Sylvia est l'histoire d'un amour. En 1960, Leonard Michaels rencontre Sylvia Bloch à New York. Ils sont immédiatement séduits et vivront ensemble les 4 années suivantes, s'aimant d'un amour passionnel, tyrannique, destructeur, qui ne trouvera hélas d'issue que dans la mort. Sylvia n'a que 19 ans au début du récit ; c'est une très belle jeune fille, brillante de surcroît, mais très vite, le lecteur s'aperçoit qu'elle est en proie à un déséquilibre mental assez grave. Leonard, lui est surpris, déstabilisé face aux crises soudaines et violentes de sa compagne mais ne prend jamais la mesure de son mal ; d'ailleurs la frontière est parfois floue entre la comédie et la démence. Il se réfugie alors dans l'écriture et rédige secrètement un journal, dont les extraits abondent ici. Mais Sylvia est aussi un récit fortement ancré dans une époque, le début des années 60 dont l'actualité rythme le texte, surtout au début, lorsque la folie n'a pas encore anéanti tous les repères. Enfin, Leonard Michael suscite constamment les sens du lecteur, la vue d'abord, par la précision des descriptions mais surtout l'odorat : les odeurs, bonnes ou mauvaises nous permettent de pénétrer plus intimement encore le quotidien bientôt infernal de ce couple, dans le petit appartement sordide de MacDougal Street. L. Michaels nous livre un récit épuré, tragique, mais les 30 ans qui le séparent des faits lui permettent cependant d’écrire un texte apaisé, qui marque semble-t-il le véritable point final de leur histoire d’amour.
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