Vera Nad est retrouvée morte, brûlée vive dans une usine désaffectée. Quelques jours plus tard, les assassins sont retrouvés, ils avouent un règlement de compte lié au trafic de drogue : affaire classée. Un peu trop vite au goût de Mister, pianiste et Bob, son acolyte, chauffeur de taxi. Convaincus que les véritables criminels où du moins les commanditaires du meurtres sont toujours en liberté, ils décident de reprendre l'enquête, Mister guidé par son instinct et ses émotions, Bob au contraire par la raison. Leur quête les conduira très vite vers le milieu du grand banditisme (la mafia serbe) mais aussi vers les milieux politiques, l'un et l'autre entretenant d'étroites relations. Véra était Croate, elle avait cru trouver refuge en France mais elle y retrouvera ceux qu'elle fuyait et ne pourra cette fois leur échapper.
La guerre en ex-Yougoslavie et les horreurs de Vukovar notamment sont au cœur de ce récit, certains passages sont particulièrement douloureux. Le regard porté par l'auteur sur notre société est désenchanté, il dépeint « un monde capable de corrompre ses propres enfants et de dévorer les plus faibles d'entre eux » : l'humain ne pèse pas lourd face au désir avide de pouvoir et de richesse d'une minorité. Sous tendu par le jazz, Les harmoniques est un roman noir d'une grande humanité, on y retrouve le ton aux allures mélancoliques et parfois cyniques de Marcus Malte avec tout de même à quelques reprises un comique de situation qui permet au lecteur une détente bienvenue.
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