Au début, cela commence comme un (énième ?) récit d'adultère, mais très vite, on apprend que Victoria, la maîtresse, est non seulement quelqu'un de complexe et mystérieux, mais également qu'elle est décédée depuis les faits. Et son amant de narrateur de revenir sur les mois qu'ils vécurent ensemble... Le roman prend, sans qu'il y paraisse, une pente vers le glauque qui correspond en fait brillamment à la relation entre Victoria et David. Entre eux il y aussi une certaine "lutte des classes", puisque Victoria est une femme puissante, alors que David se sent "enfermé" dans son travail. Conducteur de travaux pour la construction d'une très haute tour parisienne, il raconte également avec minutie ses mois de travail. Le parallèle avec sa relation extra-conjugale est, là encore, très fin et brillant.
Il se dégage de ce livre, au final, une force hypnotique presque malsaine, car les protagonistes semblent concentrer tous leurs travers dans l'évolution de cette étrange relation. L'écriture est brillante, alambiquée à souhait quand il le faut, elle souligne parfaitement le raffinement mais aussi la complexité de Victoria. Et j'ai aimé plonger, un peu comme dans "L'adversaire", auquel ce roman m'a parfois fait penser, dans les affres psychologiques de cet homme.
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