[Histoires d'ici et d'ailleurs | Luis Sepulveda, Bertille Hausberg]

Ce ne sont pas des nouvelles comme je l'avais cru tout d'abord, mais des histoires vraies, des anecdotes, des réflexions des souvenirs. L'ensemble est assez disparate; ce qui fait son unité, c'est le monde intérieur de Sépulveda, son "vieux coeur rouge et noir", sa tendresse, ses sentiments de fraternité humaine.

Quelques exemples; "...19juillet 1979...". Trente ans plus tard, invité au Nicaragua pour les célébrations, il pense à ce jour où la Brigade Internationale Simon Bolivar dont il faisait partie est entrée à Managua dans la joie et la certitude des jours meilleurs qui allaient advenir; à ce vieux " compagnero" qui avait eu l'impression de toucher le ciel .Au milieu de le foule qui se promène tranquillement il lève le poing en disant: "Salut commandant Martin, ce fut un honneur de me battre à tes côtés".
" 5 février- livres."Après son retour au Chili, il reçoit un jour la visite d'un garçon de 15 ans," convaincu et décidé", qui collecte des livres pour créer une bibliothèque dans son quartier. Il se revoit au même âge et les larmes lui viennent aux yeux " parce que tout n'est pas perdu".
J'ai aimé particulièrement les pages où il raconte la genèse de son premier roman: " Le vieux qui lisait des romans d'amour", un livre qui a compté pour moi.
Et il y a aussi des chroniques ironiques comme: " Un vieux qui ne me plaît pas", portrait au vitriol d'un politique européen jamais nommé mais facile à reconnaître et, plus gaie ," Observations sur l'intellectualité".Quel que soit le sujet, on est emporté par le talent de conteur de Sépulveda.

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