Thobela Mpayipheli a tiré un trait sur son passé mouvementé. Ex-soldat du MK (ou Umkhonto we Sizwe, branche militaire de l'ANC), ex-tueur à la solde du KGB, ex-homme de main de l'un des plus gros trafiquants de drogue du Cap, il mène désormais une modeste mais paisible existence auprès de la femme qu'il aime et du fils de cette dernière.
Homme à tout faire chez un concessionnaire moto, c'est un employé ponctuel, discret et consciencieux.
L'irruption dans sa vie de la fille de Johnny Kleitges, vieil ami qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années, mais envers lequel il est redevable d'une dette, va bouleverser cette tranquille routine. Johnny a été kidnappé à Lusaka, et ses ravisseurs exigent en échange de sa libération que leur soit apportée une mystérieuse disquette. Y seraient stockées des informations explosives, que l'otage aurait sauvegardées lors de sa collaboration à la mission de rapprochement des bases de renseignements des services secrets de l'ANC avec celles du gouvernement de l'ex-Apartheid.
Au guidon d'une imposante BMW "empruntée" à son patron, Thobela se met en route pour la capitale de l'Angola, muni de la précieuse disquette.
Il est rapidement traqué par les nouveaux services secrets sud-africains -au sein desquels blancs et noirs cohabitent avec quelques difficultés- qui semblent craindre que les informations transportées par Thobela tombent entre de mauvaises mains...
"L'âme du chasseur" est un roman très -trop ?- efficace : course poursuite haletante, bras de fer entre "bons" et "méchants", manipulations, trahisons, tout y concourt à vous empêcher de le lâcher une fois entamé... Le hic, c'est que j'avais par moments le sentiment d'assister à une superproduction hollywoodienne, dont certaines ficelles finissaient par me lasser.
Heureusement, il n'y a pas QUE de l'action dans le récit de Deon Meyer. Son intrigue est aussi l'occasion de brosser un état des lieux d'une Afrique du Sud post-apartheid où rancœurs et racisme couvent toujours sous les apparences d'une bonne entente contrainte.
J'ai également apprécié le personnage de Thobela, sa frayeur face à la violence qui semble l'habiter, son angoisse à l'idée que les individus ne puissent pas changer, et que son passé de tueur implacable ne finisse, toujours, par le rattraper...
Disons pour résumer que j'ai passé un agréable moment, sans que cette lecture soit pour autant un coup de cœur.
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