Vous êtes nombreux à avoir lu ce splendide roman avant moi (qui l'avais mis dans ma Pàl parmi les tous premiers ouvrages). Toutes vos notes en mettent en exergue des aspects assez différents, et, étrangement, je me sens prêt à souscrire à pratiquement chacun de vos propos et commentaires. {Le Traducteur y trouverait donc autant d'images eidétiques, sans doute...} Merci, donc, amis, après qui il est difficile de rajouter un billet encore différent.
Le point commun qui nous frappe tous, pourtant, c'est bien l'architecture de l'oeuvre et ses "boucles étranges" trouvées par Andras. En grand admirateur du fameux Hofstadter, j'ai aussi fait ce parallèle d'abord. Si la construction narrative était à deux niveaux - le polar dans la fabula et celui du "manuscrit" - (et s'il s'agissait à tout prix de relever des parallèles), j'ajouterais celui avec
Le Club Dumas de Pérez-Reverte... et mille autres, y compris le dernier roman d'Eco,
Le cimetière de Prague.
Mais le fait est que, au fil des pages, je me suis complu à répertorier un plus grand nombre d'enchevêtrements, toujours de nature binaire, me demandant successivement si chacun de ces diptyques était ou recelait le sens caché du roman {autre subjectivation du Traducteur} :
- 1. l'empiriste Héraclès vs. le platonicien Diagoras
- 2. le rationaliste Héraclès vs. l'irrationaliste-dionysiaque Crantor
- 3. le rusé Traducteur vs. l'obtus Montalo
- 4. le crédule Traducteur vs. le fou-sage Montalo (qui découvre que...)
- 5. la Vérité des crimes vs. la vérité des suicides
- 6. la réalité platonicienne fondée sur le logos vs. le défi de ce logos par Philotexte (ou par le théorème de Gödel...)
- 7. (suggéré par la 4ème de couverture) la raison philosophique vs. la raison littéraire.
Je suis déterminé désormais à passer (au moins une partie) de l'été avec ce psychiatre cubain qui est aussi un écrivain migrant (pour mon plus grand plaisir...).
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