Ce roman est une gifle. Je l'ai lu presque d'un trait. Au début les dialogues, d'un bloc, écrits comme ils sont dits,décontenancent, puis on s'y fait et on entre dans l'histoire. Certains passages sont un peu longuets, voir répétitifs. Le récit de l'hospitalisation de Maria est affreux, on se met à la place de la mère et la grand-mère, ne parlant pas un mot d'anglais, essayant d'espérer que leur fille va s'en sortir, les médecins qui ne disent rien, les infirmières qui jugent et médisent...horrible. Côté Moshe - Bobby, j'ai été ému par l'histoire d'amitié même si j'ai souvent trouvé que Bobby était un petit con, j'ai craint une fin noire et plombante qui heureusement n'arrive pas. La rédemption de Bobby qui petit à petit devient moins violent (dans ses punitions au gang de Raul) et l'amour de Moshe (dont toutes les motivations ne sont pas claires)sont très bien rendus.
Plusieurs lecteurs du ring ont trouvé ce livre extrêmement noir, c'est aussi ce que j'aurais dit si la fin avait été moins optimiste. Je trouve plus noire la série Kenzie-Gennaro de Denis Lehaene, notamment le formidable 'Gone baby gone'.
En bien des points, le Saule me fait penser à cette formidable série télé qu'est 'The Wire': l'univers glauque de la rue qui broie la jeunesse qui y grandit sans espoir ; malgré un climat d'abandon, il reste un peu d'espoir de s'en sortir, de ne pas être happé par la haine et la violence. Il reste un peu d'innocence chez les enfants.
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