Venu enseigner la littérature espagnole à Oxford, le narrateur, un madrilène quarantenaire, se retrouve désœuvré (il a peu d'heures de cours) et désorienté (Oxford étant un microcosme très particulier). L'homme traverse une crise (simple ennui ? Déprime ?), appelée "perturbation", qu'il tente de dominer : il entame une liaison avec Clare, une collègue mariée ; discute avec Cromer-Blake, son seul ami anglais, gravement malade ; fouille chez les bouquinistes à la recherche des œuvres d'un auteur oublié, Gasworth... et ironise sur les us et coutumes oxfordiens (le milieu universitaire délétère, les conflits de personnalités, les ragots diffusés avec délectation, et même les traditions en espionnage).
Ce roman raconte donc les deux années que le narrateur passa à Oxford, en une suite d'anecdotes et de moments de vie, parsemés de quelques réflexions sur le devenir de l'Homme, la vieillesse, la maladie ou encore l'amour... Si certains (malheureusement trop peu) de ces épisodes oxfordiens sont irrésistibles d'ironie et de drôlerie (par exemple la description d'un dîner en "high table", tradition oxfordienne guindée et barbante où les universitaires, en toges, se retrouvent autour d'un repas officiel et pantagruélique, mais qui vire au vaudeville à force d'alcool) le tout est assez décousu et inégal. De plus le style, lourd et alambiqué (les phrases sont interminables et les redondances abondent), et l'écriture froide et sèche excluent la moindre empathie pour le narrateur. On reste donc très extérieur à toute cette histoire et petit à petit on est tout simplement gagné par l'ennui...
le cri du lézard
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