Tout commence comme dans un roman policier. Trois personnages, qui ne se connaissent visiblement pas, sont tous les trois agressés. Leur point commun : ils semblent tous liés d'une façon ou d'une autre à la littérature...
On découvre ensuite le pari fou mais délicieusement beau de Van et Francesca : ouvrir une librairie où il n'y aurait que des bons romans. Van apporte son expérience de libraire passionné et Francesca met l'argent sur la table. Car, comme elle le dit si bien : "j'ai une image désastreuse. La femme riche, en France, est considérée comme inculte et tarte. J'en sais quelque chose. Si au moins j'étais de gauche, ce serait différent. Notoirement de gauche. Ou morte, évidemment : à ce moment-là, tout change, on devient la "célèbre mécène", "la grande amie des arts"".
La notion de "bon roman" est évidemment très subjective. La partie de moi qui aime à lire des romans faciles et populaires s'est un peu offusquée, par moments. Un des personnages dit cependant cette phrase finalement juste : "traiter les livres médiocres à l'égal des bons, et tout offrir comme si tout se valait, a beaucoup à voir avec le mépris, car c'est de la démagogie". Mais on en revient toujours à la question : qu'est-ce qu'on bon roman?
Cela dit j'ai tout au long de ma lecture été séduite par cet amour de la littérature, qui transpire à toutes les pages. C'est truffé de belles phrases exaltées, certes un peu attendues et dont on sait qu'elles séduiront sans peine les amoureux des livres, mais on se laisse attraper de très bon gré!
J'ai aimé voir cités certains endroits connus, comme Shakespeare & co, ou le restau tibétain de la rue des Fossés-Saint-Jacques ;et Yassin, l'intellectuel irakien féru de poésie médiévale m'a fait penser à mon voisin lorsque j'habitais la capitale. C'était un intellectuel iranien, professeur de viole traditionnelle, zoroastrien pratiquant et tellement fou de ses instruments que, son chez-lui ne faisant que 12m², il avait troqué son lit contre un tapis pour éviter d'avoir à sacrifier aucun de ses bébés à cordes. Bref, je m'égare...
J'ai aimé également découvrir tout un tas d'auteurs jusque là inconnus, ou en tout cas pas encore lus, qui sont ici évoqués avec une telle flamme que je me dois d'en découvrir au moins quelques-uns.
Je fais donc partie de ceux et celles qui ont énormément aimé ce livre ; je l'ai lu avec un énorme plaisir, et en le dévorant jusqu'à la dernière page. La seule chose qui m'a déplu est ce changement de narrateur à la fin du roman, je ne vois pas ce que c'était censé apporter, d'autant qu'on devine très bien de qui il s'agit.
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