Ce petit livre (moins de 100 pages : c'est la transcription d'une conférence) est agréable à lire par son érudition et son humour.
Il commence par énoncer un paradoxe : alors que l'on prône le "sans frontière" 27 000 km de nouvelles frontières ont été tracés en Eurasie.
Il souligne que l'éloge et l'acceptation des différences passe d'abord par la reconnaissance de soi.
"C'est en se dotant d'une couche isolante" (la peau) "dont le rôle n'est pas d'interdire mais de réguler l'échange entre un dedans et un dehors, qu'un être vivant peut se former et croître"
Il souligne que le "sans frontière" profite essentiellement aux puissances de l'argent -mafias en tête-, que, dans ce monde globalisé, chacun s'isole davantage, que croissent les "nids" et "niches" en tout genre et s'érigent les murs (le mur ne permet pas l'échange alors que la frontière le régule).
Il prend en exemple le conflit israelo-palestinien, et le refus -aux débuts d'Israël- de préciser des frontières fixes, qui a permis à Golda Meir de dire :"Les frontières se trouvent là où il y a des juifs,pas là où il y a une ligne sur la carte", ouvrant la voie à la colonisation et un conflit qui dure.
Il met également en avant l'importance du sacré et de la transcendance qui doivent s'incarner dans la culture et ne pas être refoulés dans les religions, au risque de l'intégrisme et du fanatisme.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]