[Les Aventures de Tintin. 7, L'Île Noire : fac-similé couleur de l'édition de 1943 | Hergé]
Parue initialement dans Le Petit Vingtième en noir & blanc sur 124 planches entre le 15 avril 1937 et le 16 juin 1938, L’Ïle Noire a été réduite à 62 pages mises en couleur dès 1943 et ceci sans modification notable par rapport à l’édition originelle. L’album sera entièrement redessiné en 1965 par Hergé et son studio. A la véracité de la 3e version, mieux documentée, rectifiant les erreurs et les approximations des précédentes moûtures, on peut assez justement préférer celle de 1943, fraîche et naïve, étonnamment vivante, remplie de gags parfaitement intégrés à l’histoire. La recherche ultérieure de détails collant à la réalité amoindrira la force poétique du premier jet empreint de fantaisie primesautière. Le dessin est épuré, lisible, percutant et beau. Les cadrages sont dynamiques, les couleurs aquarellées légères. La narration est d’une fluidité remarquable. Tintin court, vole, marche, rame sans perdre haleine. Milou participe pleinement à l’aventure et tient un rôle décisif. A plusieurs reprises, il sauve son maître. Tintin va démanteler un réseau de faux-monnayeurs installé sur un îlot écossais. Müller, un méchant castagneur, fait ici sa première apparition. Le gorille Ranko poursuit Tintin et Milou sur l’Ïle Noire mais un seul aboiement du caniche blanc lui flanquera la frousse. Yéti avant l’heure, King Kong miniaturisé, Ranko, malgré sa face hirsute et menaçante, cache une montagne de tendresse. Le lecteur ne s’ennuie pas dans cette aventure menée vivement et très souvent les gags font sourire quand les trouvailles visuelles émerveillent.
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