[Tex. Spécial n° 21, Le prophète Hualpai | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Voilà une merveille graphique due à l’immense talent de Corrado Mastantuono [qui ne possède pas une seule entrée dans le dictionnaire mondial de la BD de Patrick Gaumer réédité récemment chez Larousse]. Heureusement, quelques pages liminaires évoquent le maestro transalpin sous forme d’interview et un article très intéressant de Renato Genovese rappelle l’existence précaire et controversée des prédicateurs indiens. L’aventure de Tex s’ensuit et bien que le récit soit linéaire et sans surprise, le dessin époustouflant fait danser les cases. Dès les premières pages, lorsque l’Indien Hualpai Manitary a sa vision, on croirait voir du Jean Giraud dopé au Moebius, à la puissance 10 et la qualité ne va jamais se relâcher. L’ours totémique va souffler à Manitary qu’une éclipse du soleil va avoir lieu, présage à une reconquête des Indiens de leurs terres et au rejet des Blancs à la mer. Autant dire que le message de Manitary passe auprès des Indiens spoliés et parqués lorsque l’éclipse a lieu. Les guerres indiennes sont imminentes. Devant le désastre annoncé, le colonel Clifton de Fort Sheller fait appel à Tex Willer, secondé par Kit Carson, Kit Willer et Tiger Jack. Tex et ses compadres doivent agir vite car une cargaison d’armes à destination des rebelles arrive par le fleuve. Le plan est simple. Tex et Tiger vont essayer de capturer Manitary tandis que Kit et Kit se mettent en quatre pour intercepter la livraison. Il faudra au quatuor de l’audace, de la chance, de la détermination et un sens infaillible de l’improvisation.
Les aventures de Tex possèdent une vitalité étonnante et une longévité sidérante. Cela doit faire au moins soixante ans que le ranger texan apparaît au rythme inouï d’une centaine de planches mensuelles. Tex est une exception au niveau mondial. Les éditions Clair de lune ont mis la main sur un magot inépuisable. Bien que leur travail éditorial soit très apprécié, elles devraient faire davantage la chasse aux coquilles. Cela rapporte peut-être peu mais le plaisir du lecteur s’en trouve grandi.
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