[Après nous le déluge ? | Jean-Marie Pelt, Gilles-Eric Séralini]
L’infiniment petit, à l’instar du grand, fonctionne en système. Le monde entier n’est qu’interactions et interdépendances. Nous sommes devenues réductionnistes. La pratique scientifique d’aujourd’hui semble avoir rompu avec une vision cohérente du monde, s’est trouvée entraînée, et l’humanité avec, dans un divorce avec la nature…et un mariage avec l’économie du marché.
Avec nos deux comparses écrivain, considérons que la science n’est ni bonne, ni mauvaise. Faisons nous partisans du bilan de la science et de ses applications, plutôt qu’affabulateurs perpétuant les incantations sur ses bienfaits et les inéluctables progrès qu’elle engendre
Ce petit livre à l’ambition de poursuivre trois buts
-Souligner l’avancée des connaissances sur la biodiversité et les effets des pollutions
-Réapprendre à penser et à vivre hors du dogme technoscientifique
-Trouver les arguments pour que la société civile puisse débattre du contrôle et de la transparence de la science, de ses objectifs et de son utilisation.
Inutile de vous raconter l’ensemble de l’ouvrage ou vous présenter point par point la pensée des deux collaborateurs qui ont participé à ce livre. Quelques remarques introductives intéressantes feront l’affaire :
Il est important, aujourd’hui, et davantage après avoir cherché pendant 10 000 ans à casser notre lien fondamental avec la nature, de le reconstruire, en symbiose :
Symbiose, du grec sumbioun, « vivre ensemble » est porteur étymologiquement de deux qualités, la solidarité et la complémentarité. La complémentarité et la coordination permettent de cohabiter et d’évoluer ensemble. Nous sommes en effet des produits naturels, celle-ci est solidaire avec nous, en nous prodiguant soin et nourriture. Reste à devenir complémentaire avec elle, avec nos cousins animaux et végétaux.
Que la science, dans le futur, avec l’élaboration et la construction d’une science des gènes devra respecter une éthique, l’éthique même des sciences, un lieu de discussion, afin que la population humaine ne ressemble pas à ce que redoute Lee Silver :
Les GenRich ou homodives, riches d’un patrimoine génétique amélioré, modifié…Cette richesse donnée par l’homme à l’homme et non de la nature à l’homme est déjà à l’œuvre lorsque l’on veut que son enfant possède les yeux bleus de sa mère par manipulation et sélection des gènes.
Et le Naturels ou homo naturalis au patrimoine génétique d’origine. Ce que nous sommes aujourd’hui, et ce que nous devrions à tout prix rester.
Le pire, la solution finale de la génétique au service de l’homme, le gbut qu’il ne nous faut absolument pas atteindre c’est ceci : réduire les capacités mentales à quelques fonctions utiles, pour obtenir une troisième espèce, des esclaves consentants, au mieux, qui ignorent leurs condition.
Finalement, en conclusion de ce livre qui possède quelques pépites de savoir mais qui se révèle un peu frustrant parfois. Nos auteurs insistent sur la valeur de partage, partage de la nature, et préservation au bénéfice de tous, pour que chacun en possède une part, partager la terre mais ayant pour but final de :
-Préserver l’or vert
-Préserver l’or bleu
-Préserver l’or transparent.
Une critique de la science qui n'est pas inutile contre quelques doctrinaires irrascibles, bien-pensant imaginant que la science à raison sur tout et possède la solution de tous les problèmes posés à l'homme.
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