Autant le seul et unique livre de Houellebecq que j’avais lu jusque là, en l’occurrence « Extension du domaine de la lutte », m’avait moyennement emballé, autant j’ai vraiment adoré ce roman-ci.
Pourtant, j’ai bien failli ne pas dépasser le premier chapitre tant la crudité de Houellebecq m’a tout d’abord gêné. Mais une fois ce premier mouvement de recul passé, j’ai été emballée.
Michel, un homme dépressif et névrosé, part faire un voyage organisé en Thaïlande. Ce voyage est l’occasion de remarques à hurler de rire au sujet des voyages en groupe… Michel y rencontre Valérie, tout aussi désabusée que lui au sujet de la vie. Et alors se produit l’inespéré : ces deux éclopés de la vie deviennent infiniment attachants en redécouvrant une joie de vivre l’un grâce à l’autre. Certes, pas une joie de vivre comme l’entendent la plupart des gens (loin s’en faut !), mais ils sont transfigurés, à leur échelle, par cette histoire d’amour. Evidemment, c’est du Houellebecq, et le livre ne sombrera pas dans une histoire mièvre à l’eau de rose…
A la fin du livre, impossible de condamner les deux « héros ». Difficile aussi de condamner aveuglément et sans appel – comme on le fait de prime abord – la prostitution entre adultes majeurs consentants. Au final, ceux qui condamnent des gens et des comportements au nom de grands principes moraux ou religieux semblent soudainement bien plus bornés et obtus – moins humains - que les deux « héros ». C'est une force de ce livre que d'amner à réfléchir sur notre cadre de lecture et de pensées.
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