Attention : ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Vous allez adorer (comme moi) ou vous détesterez. Pour moi, c'est un véritable coup de passion que j'ai pour ce livre et pour cette écriture tendue, provocante, insolente, en un mot : superbe. Il s'agit d'une rupture : la narratrice quitte son amant, Adam, psychiatre de son état, fan d'opéras et fin gourmet. Mais cela se fait sous la pression d'un 3ème personnage que la narratrice, qui est écrivain, appelle son "monstre textuel" : une sorte de double monstrueux qu'elle héberge en elle et qui, dans certaines occasions, prend le contrôle de son existence pour lui faire écrire des choses abominables et délicieuses comme ce livre-ci en se nourrissant des êtres qui passent à sa portée, comme ce pauve Adam.
Parfois je sens aussi quelque monstre textuel qui pousse en moi. Mais je le tiens en respect, le force à plier l'échine et il ne produit guère que quelques notes de lectures sur l'Agora des Livres. En contrepartie, je réussis à garder à mes côtés une compagne délicieuse et j'arrive cahin-caha à rester le père de mes enfants. Mais pour Claire Castillon, les choses sont bien différentes et son "monstre textuel" lui mène la vie dure. Quand je lis "Les cris", une certaine jalousie se réveille en moi.
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