Quel beau roman, quel beau personnage que celui d'Antonio!
Antonio José Bolivar vit à l'orée de la forêt amazionienne, dans un coin éloigné d'un petit village, lui-même éloigné de tout. Maintenant qu'il est dans ses vieux jours, il a découvert la lecture, qui donne un sens à sa vie ; mais attention, pas n'importe laquelle! Celle des romans d'amour, qu'il peut lire grâce au dentiste, qui vient de temps en temps de la ville et qui rapporte au vieux les romans préférés d'une des putains qu'il fréquente.
Cet amour du vieux pour ses livres à l'eau de rose m'ont ramolli mon petit coeur : "il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurait à mi-voix comme s'il les dégustait, et quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.
Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau".
Mais pour ceux qui le connaissent, Antonio est aussi celui qui sait parler à la forêt, cette forêt bel et bien vivante, cette forêt qu'il connaît et qu'il comprend. Car Antonio a vécu dans la forêt, aux côtés des Indiens Shuars. Poussé par le maire, Antonio retourne au coeur de la forêt... Comme il retourne au coeur de lui-même, se remémorant sa vie, notamment avec les Shuars.
En seulement 120 pages, c'est une véritable ode à la nature et à cette forêt amazonienne, que les "gringos" s'évertuent à tuer peu à peu... Et aussi un récit simplement touchant, avec des personnages hauts en couleur. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture!
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