La première guerre mondiale est une période de l'histoire que je n'avais, je crois, jamais croisée en littérature. Pourtant, ce terrible épisode de notre histoire m'a toujours beaucoup intéressée ; entre autres parce qu'il me semble que c'est un tournant, le début du monde moderne dans lequel nous vivons.
Parmi tous les romans ou essais consacrés à la Grande Guerre, c'est La chambre des officiers que j'avais le plus envie de découvrir (en raison d'une certaine obsession d'une de mes collègues, qui a dû m'en parler une bonne douzaine de fois avant que je ne le lise!).
C'est là un roman simple, à l'écriture juste et sans fioritures, qui rend hommage aux gueules cassées. C'est justement cette sobriété dans le style qui me semble faire la force de cette histoire ; on est confronté à une souffrance sans nom, et pourtant on vit aux côtés d'Adrien, le héros, comme si on partageait réellement son quotidien.
Etre défiguré, c'est perdre son apparence d'homme, c'est s'éloigner des humains... Et pourtant, comme ils le sont, humains, tous les personnages de ce roman! Adrien est un homme comme tout le monde, un type avec des rêves, des souhaits, une certaine conception des choses... Ce n'est pas un héros, ni un monstre, c'est juste un homme victime de la guerre. Avec d'autres gueules cassées, les années de guerre se déroulent à l'hôpital, autour de partie de cartes et de discussions amusantes. Ces trois homme et cette femme vivent une très belle histoire d'amitié.
Marc Dugain s'est inspiré de son grand-père pour écrire ce court mais puissant roman, ce qui explique peut-être la justesse de ses propos et la proximité que j'ai eu l'impression d'avoir avec Adrien, le personnage principal. C'est un très beau roman, que je suis heureuse d'avoir lu... Et dont je compte voir bientôt l'adaptation, puisque je viens d'acheter le DVD!
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