Quelle magnifique rencontre que celle de ces deux-là ! Deux personnalités entières, particulières et passionnées. Lucas Bodeen, est bluesman. Il sent le blues, il respire le blues, il vit le blues. Melvira est sorcière vaudou mais dans le sens guérisseuse. Elle aime son peuple et le regarde souffrir avec compassion et tente de le soulager avec ses dons qui lui viennent de sa mère…et de l’éducation d’une sorcière du Mississipi. Mais Melvira traîne sa propre souffrance, ces propres doutes, ces propres faiblesses. Cet amour là ne se réalisera pas sans souffrances, sans questionnement, sans dérives. En filagramme de l’histoire de Lucas et Melvira, c’est aussi l’histoire du peuple noir américain vivant au bord du Mississipi. Vivre de privation au bord de ce fleuve à la botte des blancs et à la merci de KKK ou monter vers plus au nord : Memphis ou encore plus au nord : Chigaco ? Et que doit-on emporter avec soi comme croyance ? Celle du Dieu unique représenté par un barbu blanc ou alors garder et croire encore (comme ce peuple venu d’Afrique) à d’autres croyances, à d’autres esprits, à d’autres forces, à d’autres manières de soigner, d’aider les gens. Ou alors est-ce possible de s’intégrer dans ce pays en alliant plusieurs croyances ? Un roman fort qui va bien au-delà d’une passionnante et vibrante histoire d’amour.
Ce roman aurait pu être un coup de cœur si (comme dans la couleur pourpre) je n’avais pas été quelque peu gêné par une écriture qui quelquefois prend le parlé de ces gens. Je sais bien que c’est totalement nécessaire mais c’est un petit handicap à la lecture pour ce qui me concerne. De plus j’ai noté quelques erreurs d’impression et c’est vraiment dommage !
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