"Pop Heart" a le mérite d'être vite lu, sans trop d'ennui, et m'a même fait sourire parfois. Ce roman relate les tribulations, dans les années 80, de 3 jeunes niçois de 25 ans, qui peuvent se payer le luxe de zoner de bars en boîtes de nuit en se défonçant à l'alcool ou à l'ecsta parce qu'ils vivent encore chez papa et maman, tout en touchant le RMI. Ce sont des jeunes désabusés, qui rejettent en bloc le mode d'existence que leur propose la société, mais qui n'en profitent pas moins du système. En réalité, ils donnent plus l'impression d'être réfractaires aux normes établis par flemme que par conviction ! J'avoue qu'au départ, j'ai eu peur de me retrouver à lire un "Bleu presque transparent" à la française, mais il faut reconnaître à Barbara Israël un style plutôt agréable (bien qu'elle donne parfois l'impression de tomber dans la facilité, notamment en ce qui concerne ses pointes d'humour) et des personnages qui s'avèrent au final attachants, parce qu' heureusement, ils ne se contentent pas de boire et d'écouter de la musique (de la pop anglaise, évidemment) : ils aiment, se posent des questions sur eux-mêmes, sur leurs relations aux autres,... Disons que c'est davantage "Moins que Zéro" que m'a évoqué ce roman, en plus édulcoré. Il n'y a en effet dans "Pop Heart" ni la violence ni le vide angoissant que l'on ressent à la lecture du livre de Bret Easton Ellis. Il faut dire aussi que Nice n'est pas Los Angeles... et que "Pop Heart" a été publié en 2007 (pour rappel, "Moins que zéro" est paru en 1985).
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]