Deux parties bien distinctes se disputent et découpent ce roman en deux. Le King des débuts, l’irruption de la folie, des souvenirs, des fous à lier qui est d’abord sa marque de narration. C’est également un début long à venir. Mais le King est de retour très rapidement…Et le Chemin de Nards est lançé, nous le voyons enfin.
Et la seconde, ce monde parallèle ou sommeille la Colline Câline, la mare, L’Arbre miam-miam. Ce monde des rêves, des cauchemars, le même monde, de jour et de la nuit, celui qui devient dangereux la nuit, séparé du monde réel par un rideau léger et pourpre qu’il faut savoir invoquer avant de le pousser et dévoiler le monde, aux formes différentes pour chacun d’entre nous. : Naya Lune, la Comté, l’Ellébore, Narnya Lube…
Le monde fantasmé nourrit également de la folie, des rêves et des cauchemars de l’enfance, la sève de l’inspiration de l’écrivain. C’est ici que King nous amène avec cette femme plutôt couillue qu’est Lisey, épouse du feu écrivain Scoot –Scooter- Langdon. Voila le travail de l’écrivain qui puise sa source dans la mare mythologique selon les mots de son prof d’anglais Burton Hatlen qui disait avec une extrême justesse : « la mare du langage, la mare du mythe, où tous nous descendons boire ».
Ramené à ma petite personne, ma mare ressemblerait plutôt à une tour gigantesque, image de la Tour Sombre de King, lien entre tous les mondes capables de prendre naissance. Cette bibliothèque regroupant tous les souvenirs, les images et les monde d’autres auteurs, et sommeillant jusqu’à fusionner ensemble et créer…
Autre originalité de cet ouvrage conséquent, le langage amoureux et intime de l’enfant Scott avec son frère décédé Paul, puis avec sa compagne, qui la guidera dans son aventure, seule, et pourtant accompagnée de son mari, deux ans après sa mort. Langage de l’amour, complice et éternel, personnel et altruiste à la fois, source d’une entente au-delà de la vie, dans tous les mondes pour lesquels Lisey possède les clés.
Cette récurrence aussi de la couleur pourpre, et de ce monde parallèle, couleur du roi, du rideau qui sépare les mondes et qui laisse entrevoir les merveilles de l’imaginaire.
Cet amour, capable de transcender la mort, la famille désunie et la folie, capable de sauver Lisey et sa sœur Amanda, plusieurs années plus tard.
Alors, verdict ?
Un excellent livre de King, après autant d’année sans l’avoir lu et surtout après avoir gobé deux fois son excellent cycle de La Tour Sombre.
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