Chloé Delaume apprend, après des années à avoir tentée de se construire au-delà du meurtre de sa mère par son père sous ses yeux, que son père n'était pas son père. C'est sa grand-mère qui lui apprend la "bonne nouvelle".
Déambulations dans un cimetière, à essayer de récolter les voix des morts, et à trouver les mots les plus durs : écrire un livre pour tuer sa grand-mère.
Ce livre est vraiment différent de ce que j'ai pu lire de Chloé Delaume.
L'écriture est toute limpide, elle glisse, comme pour suivre les déambulations "tranquilles" entre les tombes, entre les histoires.
Des anecdotes qui sont très fortes, des moments d'expression des sentiments, de la colère, qui sont vraiment très justes. Mais ça reste distant. Géré, maîtrisé.
J'attendais le moment où ça allait péter. Autant stylistiquement que narrativement. Et puis non. Mais ça a une logique par rapport à l'histoire, au résultat. C'est juste que c'est moins "fort" du coup.
Chloé Delaume disait dans une émission qu'elle avait essayé de "prendre soin" du lecteur pour ce livre, de ne pas le confronter immédiatement avec un style frappeur et difficile d'accès. Qu'elle l'amenait doucement vers l'essence de son style, sa recherche.
J'ai attendu ce moment, je l'ai pas vu. Je suis un peu déçue.
Mais ça reste un livre à relire, sur le deuil, sur la colère la culpabilité. Chloé Delaume arrive toujours à donner chair à des sentiments paradoxaux. ça dit bien les choses, ça creuse là où ça fait mal.
Ce n'est pas un livre "percutant", c'est un livre qui prend le temps de dire, de s'exposer, il trouble sur la longueur, et presque sans qu'on s'en rende compte.
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