Etiez-vous, enfant, de ceux qui se cachaient la nuit sous les draps, munis d’une lampe de poche, pour finir le livre entamé plus tôt dans la journée ? Faisiez-vous partie de ceux pour qui ces paroles, d’être cent fois répétées, étaient devenus familières : « tu vas finir par t’user les yeux, à lire comme ça ! » Etes-vous de ceux qui, venant d’acquérir un livre, le feuillettent, le caressent, le reniflent, le respirent, même ? Oui ? Alors, « Un ange cornu avec des ailes de tôle » est fait pour vous.
Michel Tremblay y relate des anecdotes liées à quelques-uns des livres qu’il a lus, enfant puis adolescent, et par lesquels il a découvert l’amour de la lecture, et du livre en tant qu’objet, par le plaisir qu’il représente. C’est aussi par eux que l’envie d’écrire, et surtout la volonté d’y croire, lui sont venues.
Pour les passionnés comme lui, M.Tremblay parle un langage tellement familier ! Comme on se retrouve dans ses coups de cœur, ses manies et ses exigences de lecteur ! Mais ce n’est pas tout : ces anecdotes sont aussi l’occasion de découvrir son enfance dans le Québec des années 1950-1960, à une époque où certains livres (de Victor Hugo, notamment) sont censurés par ses professeurs et où les artistes canadiens francophones peinent à être reconnus. On y fait la connaissance d’un jeune garçon intelligent, parfois étonnamment mature –il assume très sereinement le fait de se deviner homosexuel-, et parfois entêté, voire capricieux. Autour de lui évolue son attachante famille dont le personnage central est celui de sa mère, femme inoubliable par sa truculence et l’affection qu’elle prodigue aux siens.
Et puis, surtout, « Un ange cornu avec des ailes de tôle» est extrêmement drôle, grâce notamment à ce fort personnage maternel, et au « joual », ce parler populaire du Québec que l’auteur manie pour notre plus grande joie dans des dialogues à se tordre de rire !
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