Scolaire : voilà comment je trouve cet opuscule au titre grandiloquent, dont la 4ème de couverture promettait "[...] une tentative délibérée de présenter un antidote à la théorie littéraire post-moderne qui essaie de gommer la présence de l'auteur et de nier l'existence d'une réalité extérieure".
L'écriture comme transmission d'une pensée - qui devient surtout une description du vraisemblable - de l'auteur au lecteur : pourquoi pas ? Le premier chapitre ("L'art de l'écriture") comporte une présentation d'un certain intérêt sur le potentiel expressif des temps grammaticaux, et une très courte sur la métaphore. Le ch. 2 ("L'écriture et la pensée") contient du bon sens, jusqu'à ce qu'il n'évoque avec une superficialité fautive (et induisant l'erreur) le thème de la traduction. Le ch. 3 ("L'écriture et le moi") ne vaut que pour les belles citations de Shakespeare. Le ch. 4 enfin ("Le réalisme") est sans doute plus intéressant que tout le reste, notamment pour la dialectique réalisme-imagination qui se décline en quatre domaines "utilisés habituellement pour créer la vie imaginaire : 'Qu'en serait-il si ces gens-là vivaient ?', 'Et si cet endroit existait ?', ' Et si l'impossible était possible ?', 'Et si nous savions tout ?'." (p. 70)
C'est également dans cette partie-là que l'auteur emprunte à Cervantes ce qui est au fond son idée de tout le livre : "Plus l'oeuvre a une apparence vraisemblable, meilleure est la fiction, plus elle est probable et plausible, plus elle est captivante" (p. 72).
L'étudiant (en tout cas l'écolier) se pliera avec juste raison devant Cervantes, l'adulte songera qu'il y a plus que cela sous la vaste voûte étoilée, mais il aura au moins profité de tant de citations rigoureusement tirées des plus classiques des classiques...
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