[L'année poétique 2009 | Patrice Delbourg, Pierre Maubé, Jean-Luc Maxence]
L’anthologie de la poésie francophone contemporaine estampillée « Le printemps des poètes » relève de la haute voltige tant les écueils et les gouffres menacent de ruiner à tout instant une telle entreprise. En première partie, « 100 poètes d’ici et d’ailleurs : façons d’endormi, façons d’éveillé », les auteurs classés alphabétiquement voient un seul de leurs poèmes présentés. S’ensuit une litanie qui n’a ni queue ni tête, une succession arbitraire de poèmes qui tiennent en une ou deux pages. Ils ne peuvent pas être représentatifs d’une œuvre et dévoiler la richesse d’une vision. Leur intérêt réside cependant dans les sources souvent confidentielles où ils ont été puisés. Il y a là un travail relevant des fouilles archéologiques. Ce corpus très fragmenté occupe à peu près la moitié du livre. De belles redécouvertes, Jacques Lèbre, Pierre Peuchmaurd, gisent sous la limaille et le tout venant. La seconde partie, « 25 poètes belges : voyage en Grande Garabagne », présente sensiblement la même proportion de pépites dans les déchets. Cela ne signifie pas pour autant que les poètes catalogués sont particulièrement mauvais mais la pièce sélectionnée dans leur production ne leur rend simplement pas grâce. Des notices biographiques de l’ensemble des poètes de l’anthologie peuvent être précieuses alors qu’elles dévoilent des auteurs quasi clandestins et qu’elles ouvrent sur des références bibliographiques presque secrètes. Un « Guide 2009 de la poésie » termine l’ouvrage. Y apparaissent les revues, les éditeurs, les sites Internet, les Maisons de poésie, les bibliothèques disposant de fonds de poésie conséquents. S’il n’y a rien de transcendant dans L’année poétique 2009, l’entreprise n’en reste pas moins louable dans sa tentative de dresser une cartographie éphémère d’une matière volatile, éparpillée, voire insaisissable.
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