[En français: L'île du jour d'avant, ISBN: 978-2253143611]
L'histoire est un peu faible : c'est celle d'un guerrier-savant du XVIIe siècle qui s'embarque vers la fameuse île située sur le 180ème méridien, celui du changement de date, laquelle il apercevera de très près mais ne pourra pas atteindre. Je pense que l'intérêt, comme dans tous les romans de Eco, réside dans le plongeon qu'il est capable de nous faire faire dans la pensée, la langue, les problématiques majeures d'une époque : ici il s'agit surtout des problématiques philosophiques et astronomiques. La langue est, dans le texte au moins, d'une pesanteur tout à fait baroque, et quelques amis spécialistes de la littérature italienne de cette époque m'ont dit avec un certain mépris qu'il s'agirait d'un complet plagiat d'oeuvres plus ou moins célèbres d'époque. Dans ce cas, je ne serais pas du tout méprisant, mais au contraire particulièrement admiratif, comme devant tout exercice de style de virtuose (comme devant La Disparition de Perec, pour donner un exemple).
De plus, et toujours en harmonie avec ce fameux siècle, la trame est basée sur une dialectique permanente avec un alter-ego méchant et poltron du héros, dans une histoire chevauchée, un peu comme dans le Vicomte pourfendu d'Italo Calvino, mais avec une plus grande profondeur ou une plus profonde grandeur (le baroque, c'est contagieux!), me semble-t-il, qui rend une lecture psychanalytique du roman possible, voire plausible (aux deux sens de ce terme).
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