Grosse baffe ! Il ne faut mieux pas fouiner autour du roman policier de l’écrivain sud-africain Deon Meyer. Le lecteur prend une belle claque. La joue rougit et le sourire s’épanouit. Pourtant, il n’y a pas de quoi ! La souffrance et la déchéance de l’ex policier « Zet » van Heerden font peine à ressentir. L’intrigue n’est pas non plus très joyeuse. Johannes Jacobus Smit s’est fait « dessouder » d’une balle de fusil mitrailleur dans la nuque après avoir été torturé à la lampe à souder. Le testament qui faisait de sa compagne Wilna van As son héritière a disparu. Afin de retrouver le testament et de satisfaire sa cliente, l’avocate Hope Beneke demande l’aide de Zatopek van Heerden, autrefois fin limier, aujourd’hui homme cabossé, hanté par le mal que chacun porte en soi. Brutal, distant, indépendant, « Zet » sait toujours enquêter et flaire rapidement le règlement de comptes car le coffre-fort vidé de Smit semblait contenir une montagne de dollars américains. A trop fouiller le passé, « Zet » va réveiller les morts, les services secrets sud africains, la CIA et ses anciens collègues policiers. Parallèlement, par chapitres alternés, l’histoire de Zatopek van Heerden se déploie et c’est passionnant. Comment un vol banal peut-il orienter toute une vie ? Comment une simple seconde peut-elle détruire tout espoir de rédemption ? Progressivement, la vie de « Zet » s’imbrique au déroulement de l’histoire principale. A mi-chemin, le lecteur ne sait plus ce qui le passionne le plus, connaître le dénouement ou toucher du doigt le mal qui ronge « Zet ».
Bien que le lecteur ne se sente pas baigné dans le climat d’arpatheid de l’Afrique du Sud, il sent les tensions communautaires de l’intérieur car les personnages portent tous une richesse et une vérité qui les rendent crédibles. « Les soldats de l’aube » prennent toute leur dimension à la fin du roman. Jamais l’intérêt ne se relâche. Parfois, on aimerait pleurer afin de racheter nos fautes mais rien n’y fait. A un moment, le pas est franchi et il est impossible de revenir en arrière. Seuls les arts lyrique et culinaire semblent maintenir « Zet » la tête hors des gadoues. On compatit.
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