Dans ce journal, tenu par Paul Gauguin lors de son premier séjour polynésien, éclate à chaque ligne l'émerveillement devant la nature, l'amour de la civilisation menacée des Maoris, la sensualité que lui inspire Tehura, sa jeune fiancée : " Je suis embaumé d'elle ! "
C’est intéressant de découvrir Paul Gauguin écrivain. Il nous raconte sa découverte du peuple maori, son apprentissage qui se fait jour après jour, au fur et à mesure qu’il accepte de mettre de côté la « civilisation », qu’il juge « soldatesque », c’est « le négoce et le fonctionnarisme ». Il doit remettre en question une partie de son mode de vie et de pensée. « Comme eux pour moi, j’étais pour eux un objet d’observation, l’inconnu, celui qui ne sait ni la langue ni les usages, ni même l’industrie la plus initiale, la plus naturelle de la vie. Comme eux pour moi, j’étais pour eux le « Sauvage ». Et c’est moi qui avais tort, peut-être. »
Un passage du livre est consacré à la cosmogonie et à la théogonie maories ; c’est intéressant mais j’ai trouvé ça un peu longuet, tout de même. Bref, un ouvrage qui devrait plaire à ceux qui connaissent déjà Gauguin le peintre. J’ai apprécié aussi la postface qui résume la vie de Gauguin et qui place l’écriture de ce manuscrit dans un contexte global.
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