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[La vie en sourdine | David Lodge]
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Franz



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Posté: Mar 23 Juin 2009 22:07
MessageSujet du message: [La vie en sourdine | David Lodge]
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L’entrée en matière, dans le vif du sujet, se fait désirer dans le dernier roman de David Lodge, La vie en sourdine, comme si l’auteur prenait un malin plaisir à s’appesantir sur des détails futiles de la vie quotidienne de Desmond Bates, professeur de linguistique à la retraite. Sa surdité pourrait prêter à sourire pour les quiproquos et les malentendus inévitables qu’elle engendre lors de réceptions, de vernissages ou de dialogues en tête à tête. Par petites lampées, le lecteur opiniâtre va finir par déguster un roman grave et drôle à la fois. Après avoir malmené quelque peu son personnage principal, David Lodge va finir par rompre un monologue de sourd et délivrer un message essentiel par l’intermédiaire d’une lettre testament de Chaim Hermann retrouvée dans un tas de cendres humaines, un Sonderkommando d’Auschwitz : « Sommes-nous capables d’apprécier à sa juste valeur le temps qui passe ? » Le roman joue d’écho avec respect et sans interférence entre la réalité et la fiction. Il parle sans pathos, précisément, avec des pointes ironiques et un humour délectable, du vieillissement dans le couple, de la sénilité, du suicide, de la libido en berne. Dans les dernières pages, le roman devient poignant et touche à une vérité universelle. Desmond reprend les rênes de sa vie, évite la dispersion, écarte les importuns et se recentre sur ce qui lui semble essentiel, sa seconde femme, ses enfants et petits-enfants. Le journal qu’il tient en témoigne. Le style s’est raffermi, les mots sonnent juste et on partage ce qu’il dit et vit. La vie en sourdine n’est pas nécessairement une sentence de mort comme le titre original pourrait le laisser supposer par homophonie (Deaf Sentence pour Sentence de surdité et Death Sentence pour Sentence de mort). Le journal de Desmond Bates est autobiographique sous certains aspects. L’auteur est lui-même atteint de déficience auditive. Il sait donc de quoi il parle et on le comprend.

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