Premier livre que je lis de cet auteur, chiné au hasard des rayons de la bibliothèque municipale.
… Si tu es abattu par un chasseur c’est que tu l’auras bien cherché…, nous prévient l’auteur d’emblée, en préambule d’un roman noir couleur des champs, au charme ranci d’un temps arrêté. Mais attention, pas de bluette, pas de bons sentiments, c'est sans concession. Pas de flics, des hommes qui s'expliquent entre eux, des personnages campés, butés dans leur rôle : paysans matois, sauvageonne beauté, désirs tronqués.
Démarrant par la fin, le livre déroule une campagne aux airs innocents, damier de terres prises et d’emprises. Les hommes durent, servent leurs propriétés – mais aussi leurs racines. Dès lors, gare à celui qui s’est déraciné, dans ces lieux, il faut impérativement savoir qui tu es, ce que tu veux et surtout où tu mets les pieds ! Itinéraires féroces, meurtres, non-dits, résignation ; l’air manque où pourtant il n’en manque pas : les rares émotions qui perlent sont vite remisées dans un carcan familial insalubre.
Descriptif, précis, sec et grinçant, un polar qui sent le foin coupé, le suint, la sueur et la chevrotine. Ça change de la jungle des villes.
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