[Féminin Masculin : Mythes et idéologies | Sous la direction de Catherine Vidal]
Un recueil de 8 essais abordant la question des différences entre hommes et femmes telles qu'elles sont perçues dans différents domaines scientifiques (de la paléontologie à la sociologie, en passant par l'ethnologie, la biologie et d'autres), et étudiant la façon dont les a priori ont, dans de nombreux contextes, orienté de manière insidieuse les travaux des scientifiques et leurs conclusions.
Tous les essais ne m'ont pas emballée, mais certains sont très intéressants. L'un porte sur la question de déterminer le sexe d'un squelette, question beaucoup plus délicate qu'il n'y parait (on nous rappelle au passage qu'on ne sait pas si le fameux squelette de Lucy est celui d'un homme ou d'une femme), l'autre traite de comment la culture influence les comportements sexués chez les enfants, un troisième parle des différences innées entre les cerveaux des hommes et des femmes que certains neurologues avaient prétendu détecter, ...
Celui qui m'a le plus plus est d'une génétécienne nommée Joëlle Wiels. Il compare les différences physiques entre les sexes (organes sexuels) et les différences génétiques. Bien que l'immense majorité des hommes aient des chromosomes XY et l'immense majorité des femmes aient des chromosomes XX, une proportion faible mais non négligeable d'individus sortent de cette catégorie : chromosomes X seuls, combinaisons XXY ou XXYY, ... De plus certains individus (1 sur 5 000 environ) naissent avec des caractéristiques sexuelles plus moins prononcées provenant des deux sexes : ils sont hermaphrodites. La première conclusion est donc que la catégorisation en homme/femme n'est pas aussi simple qu'on a l'habitude de penser, et qu'il existe du flou entre ces catégories, que la société n'encourage pas à prendre en considération (exemple typique : le 1 ou 2 qui figure au début des numéros de sécurité sociale).
L'essai explore ensuite l'histoire de l'étude de la différentiation des sexes chez l'embryon (à quel moment et comment se produit le passage d'un embryon neutre à un embryon qui montre des caractéristiques mâles ou femmelles) et montre que les premiers travaux qui ont étudié cette question ont naturellement considéré le chromosome Y comme "dominant", parce que c'est celui qui correspond à l'homme.
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