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[Un diamant brut : Vézelay-Paris 1938-1950 | Yvette Szcz...]
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amiread1



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Posté: Dim 22 Mar 2009 0:27
MessageSujet du message: [Un diamant brut : Vézelay-Paris 1938-1950 | Yvette Szcz...]
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[Un diamant brut : Vézelay-Paris 1938-1950 | Yvette Szczupak-Thomas]

Un livre de souvenirs patronné par Pascal Dibie, le sociologue de Chichery...Il faut dire que Yvette S Thomas est originaire de l'Yonne, elle est du païs.
Yvette est de l'Assistance Publique, abandonnée très jeune son destin est traçé : fille de ferme, mariée d'office à un autre abandonné....Sa chance , "sa chance", sera d'être adoptée par les Zervos, Christian et Yvonne... des intellectuels parisiens qui résident près de la ferme où elle est en pension. Christian Zervos est le créateur des "Cahiers d'Art", une revue luxueuse qui promeut les peintres contemporains et l'art sous toutes ses formes. De Cosette, Yvette passera à une vie dorée dans le milieu artiste parisien, cotoiera Picasso, Braque, et tant d'autres... dont un dénommé René Char dont elle ne garde pas un souvenir impérissable...Car Yvette a du caractère, sa vie précédente ballotée de ferme en ferme, de famille s d'accueil en familles d'accueil l'a mithridatisé contre toutes les déceptions. La vie sous l'occupation (nous sommes en 40-45) chez les Zervos n'est pas une partie de plaisir ; Christian Zervos réclame "un petit plaisir", l'on comprend vite de quoi il retourne ; Yvonne toujours entre deux verres surjoue toute la gamme des sentiments culpabilisateurs , et là dessus René Char se prends pour Orphée , distillant quelques oracles .
De sa toute jeunesse dans les fermes de Puisaye Yvette S Thomas nous donne de superbes pages qui n'ont rien a envier aux descriptions de Colette ; même amour de la nature,même frémissement des sens,de la vie qui palpite. Quant aux années chez les Zervos... c'est le côté "sombre" de la force qui s'exprime ! une dissécation quasi scientifique de la boursoufflure, de l'hypocrisie,de la vanité.
A ses 21 ans Yvette partira en Israel retrouver celui qu'elle aime et oubliera (probablement ? ) les Zervos, mais jamais maman Blanche , celle qui l'a recueillie toute gamine et dont le souvenir illumine tout le livre.
Je confesse (?!) que dans mon fors intérieur j'ai pris la défense des Zervos dans le réglement de comptes que Yvette S Thomas mène contre ses parents adoptifs . Certes, elle a souffert du "je m'enfoutisme éducatif" des Zervos, mais quelle jeune fille pourrait se prévaloir d'une initiation à la peinture par Pablo Picasso ? des conseils de F Léger, de Braque ?
tant est si bien qu'elle devint peintre à son tour.

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