Thoreau, dont j'apprécie l'attrait pour la nature et le remise en question de nos valeurs sociales - mais dont je n'apprécie guère le positionnement quant à la foi - nous emmène à réfléchir sur ce qu'est la marche.
Que signifie marcher? D'abord, si j'ai bien ressenti les choses, ça signifie développer une vie spirituelle, car la marche est un acte spirituel. D'autant plus spirituel que nous marchons sans but prédéfini. Et sans emprunter les chemins déjà tracés (ce qui, faut-il l'avouer? est quasi impossible aujourd'hui).
Ensuite, marcher signifie prendre ses distances avec le monde social. Pour entendre ce que le monde nous dit. La fleur qui pousse, l'escargot qui chante et la montagne qui accouche.
Bref, pour moi, marcher signifie adorer Dieu, car contempler la création créée en moi le désir de dire à l'artiste de cette oeuvre combien j'apprécie son travail, et combien il me fait du bien.

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Ah Laudateur ! l'escargot qui chante !!! ça personne ne l'avait encore écrit Trèves de ... Je t'ai bien compris. Mais pour moi la marche c'est d'abord des courbatures, des suées,des "hans" et des "pfff...",des cals aux pieds et des affaissements de la volonté devant le dernier col avant l'étape.Bon, une fois que le corps a bien souffert , rien n'empèche l'esprit de gamberger, c'est aussi cela la marche.Mais tu sais bien que nous divergeons sur un aspect essentiel ; pour moi je ne pense pas que le "monde" a été créé par une volonté extérieure à lui ; donc pas de transcendance. Quand je marche le "monde" ne me dit rien, il n"a aucun "sens", je me contente de le ressentir avec mes 5 sens tous grands ouverts. Et j'essaie ( je dis bien j'essaie !), de fondre mon MOI dans le TOUT . Mais n'est pas boudhiste qui veut...
Pour en revenir à Thoreau, je trouve qu'il est bien à la mode en ce moment . ... c'est louche non

Ah, il y a beaucoup à dire à propos de la note de Laudateur et de la réaction d'amiread1. Sans entrer dans le détail et vous barber, la marche consiste justement à emprunter des chemins de plus en plus étroits afin que le paysage vienne "toucher" le marcheur. Ensuite, à mon sens, les plus beaux chemins sont ceux qui nous inventent, qui finissent par disparaître et nous sollicitent intimement afin qu'on les poursuive selon un azimut intérieur, de cairn en cairn, de col en col, sur une crête, un rivage... Dieu dans tout ça (comme dirait Jacques Chancel) ! Je ne le renie pas mais je ne vois personne derrière la création. Comme amiread1, je cherche à me fondre, à faire un avec le tout. Quand j'y arrive, la jouissance ressentie est extrême. Je me sens exister à nouveau. Chaque pied frappé au sol m'incarne un peu plus.
Bonne soirée.
Franz

Je viens de relire ta note Franz, j'acquiesce ! ton écriture poètique me ravi ,et pour ce qui est de Dieu je te suis : "personne derrière la Création" (admettons qu'on lui mette un C maj. ).
Ceci dit Laudateur peut très bien "zapper" Dieu quant il marche et s'esbaudir de "l'ici et maintenant". Gaver ses sens de "phénomènes" et une fois revenu au bivouac digérer le tout à la lumière de sa foi. D'ailleur s je le soupçonne de réagir ainsi...