Ce roman, ancré sur la réalité des systèmes totalitaires européens du XXe siècle, pose des questions essentielles : quelle est la place de l'homme dans la société (le peuple est-il constitué de millions d'individus ou l'homme est-il une infime partie du peuple), la fin justifie-t-elle les moyens ?
Il montre à quel point une idéologie, quelle qu'elle soit, développée de façon automatique et sans nuance, devient rapidement inhumaine.
Mais il s'agit d'un vrai roman, avec des personnages complexes, tâtonnant, se cherchant, commettant des erreurs au nom de grands principes.
Certains passages sont extrêmement émouvants (je pense en particulier à l'exécution de Bogrof).
Commentaires de Gérard :
Primauté de l'individu sur la société ou l'inverse ? La question n'est pas nouvelle, mais elle est posée ici avec acuité dans le contexte du système soviétique.
On comprend bien un des mécanismes des systèmes totalitaires consistant à effacer les événements qui ne leur conviennent pas (alors qu'Orwell en décrit un autre dans 1984 où on reconstruit des représentations d’événements qui n’ont jamais eu lieu).
Intéressant également de voir démontée la dialectique qui permet d'arriver à une collaboration entre le prisonnier et son geôlier pour soutenir la plus grande gloire du parti !
Oui, cette œuvre majeure — écrite très tôt, entre 1938 et 1940 — mérite bien 5 étoiles !
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