J'aime bien, mais j'ai besoin d'approfondir avec au moins un roman. Je n'ai pas toujours été ultra convaincue par les nouvelles. J'ai trouvé qu'il y avait parfois trop de ... distance... (pas sûr que ce soit le bon mot)
Peut-être que ça vient de cette grande solitude qu'il y a chez chaque personnage, l'impression qu'ils sont coupés du monde, et qu'ils font tout pour en être coupés. Et du coup, je me suis sentie un peu... "rejetée" parfois... un peu à part... Pénétrant dans la petite vie d'un "brave gars" paumé dont je ne comprenais pas vraiment les "questionnements".

et puis, sans prévenir, des trucs qui accrochent terriblement, dans l'histoire mais aussi dans la façon d'amener les choses. Comme si, soudain, on s'apercevait que dans sa soupe toute fade y'avait un gros molards tout Krabeurk.

Dans Un peu de respect c'est géniallissime comme le père pète les plombs parce que son fils ne lui dit pas bonjour et reste planté devant son écran télé. Comme Brutalement, il arrache un bout de sa réalité moribonde pour aller l'exploser dans le jardin. Acclamé par les voisins. Une mini révolution.

J'ai moins accroché aux textes où les personnages étaient un peu trop "barrés" dans leur monde (le gamin (La puberté) qui découvre le monde différemment parce que ses hormones le travaillent, parce que l'enfance le quitte... Le mec rêvant de baleines, alors là, j'ai riien compris... (Des baleines et des rêves)...

En tout cas Selby a un vrai sens de la morosité du monde "normal" prêt à s'exploser au détour d'une rue d'un mot d'un regard
J'aime bien sa façon d'entremêler les dialogues à la narration.
Et il a un rythme tout tranquille très étonnant : il laisse tout couler doucement, pose des traits de plus en plus noirs et épais. Et petit à petit nous enferme dans un gros trou noir.

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