D'abord le titre. Cangue : instrument de torture, fait d'une planche percée de trois trous dans lesquels on engage le cou et les poignets du condamné, dit le Robert.
Ce supplice est celui que s'est imposé le personnage principal du roman, Sixte, en épousant le second fils, infirme, d'une famille prospère de lettrés les Jiang. Lorsqu'elle comprend que ce qui aurait du lui revenir de la fortune, lui échappe et que le troisième frère qu'elle a aimé secrètement cherche à la flouer, déjà rendue amère et aigrie par les frustations, elle sombre. Sa folie l'entraîne jusqu'à la destruction des vies de ses propres enfants.
Une écriture magnifique, pleine de silence, mais pleine aussi des chatoiements de la lumière et des soies portées par les dames Jiang.
Une seule réserve : le choix de traduire les noms chinois en français en essayant de rendre compte des sonorités et du sens des caractères avec lesquels s'écrivent les noms. Au début, Sixte, Jouvence et autre Hyacinthe choquent, ensuite, emportée par le récit, on s'habitue. Mais je continue de préfèrer Zhishou à Jouvence !
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