The England’s Dreaming Tapes comprend tous les matériaux bruts, en particulier les interviews, qui ont permis à Jon Savage de composer sa grande histoire du punk britannique. Une source inépuisable, fondamentale, qui restitue la parole des grands protagonistes phares de cette aventure pop : Malcolm McLaren, Johnny Rotten et Joe Strummer, mais également d’autres moins connus mais qui ont largement contribué à l’effervescence du mouvement, comme le mystérieux Warwick "Wally" Nightingale, aujourd’hui décédé. Les informations les plus confidentielles fourmillent dans ces propos libérés. Elles prennent aux tripes comme elles éclairent sur les différences entre punk britannique et punk américain. Pour les Britishs, les Américains n'ont jamais fait de politique. Le livre met également en relief l’envers du décor (fascistes chics, grossièreté, violence gratuite), souvent passé sous silence. Sid Vicious apparaît comme le plus vulgaire et violent, dès lors qu'il est devenu un Sex Pistol. Deux récits sur sa mort sordide, l’un du photographe Joe Stevens, l’autre de sa mère, transcrivent le moment où son côté obscur devint visible. Une somme qui met un point final et va devenir le livre culte concernant la musique, la mode et l'attitude de ce phénomène incendiaire qu'aura été le punk.