Nos sociétés n’ont jamais été à la fois aussi sûres et aussi inquiètes de la prolifération de nouveaux risques, comme si les multiples dispositifs de protection, loin d’apaiser l’aspiration à la sécurité, ne pouvaient que la relancer. Comment résoudre cette équation qui veut que plus l’on protège plus l’on crée les conditions de nouvelles incertitudes ? En finira-t-on un jour avec ce tonneau des Danaïdes des peurs contemporaines ou bien sommes-nous condamnés à vivre insatisfaits ? Ces interrogations invitent certainement à repenser l’architecture de nos systèmes de protection sociale et de protection civile, mais elles exigent plus encore un effort de compréhension de ce que signifie être protégé dans des sociétés d’individus. C’est l’objet de la réflexion du grand sociologue et historien, Robert Castel.