15 livres correspondent à cette oeuvre.
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Mots-clés associés à cette oeuvre : 16e siecle, amitie, bajazet, challenge-1%, constantinople, corne d'or, creation, errance, histoire, istanbul, jalousie, litterature francaise, michel-ange, pont, renaissance, rentree-litteraire2010, sultan, turquie
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andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Lun 25 Sep 2017 15:33
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Michel-Ange s'est-il vraiment rendu à Constantinople à la demande du sultan Bajazet II ? Il semblerait que non, mais peu importe : Mathias Enard a imaginé pour ce roman que tel était le cas et qu'un fois sur place, il dessinait les plans d'un pont devant enjamber la fameuse "Corne d'Or" pour relier la quartier de "Stambul" (là où se trouve la vielle villee, avec Sainte-Sophie et le bazar) et celui de "Petra", avec le fort de Galata. Le livre mêle savamment la petite et la grand histoire, nous berce aux sons du luth et nous enivre de vin d'Orient et d'odeur d'épices. Il m'a semblé toutefois que les personnages secondaires étaient un peu maltraités par le romancier, notamment ce "danseur-danseuse" dont l’ambiguïté initiale me semblait mériter un autre sort que celui que l'auteur en fait. Pour mon premier titre de cet auteur, qui m'avait été chaudement recommandé, je m'avoue un peu déçu.
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Kundry
Sexe: Inscrit le: 30 Juil 2008 Messages: 400 Localisation: Yvelines
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Posté: Jeu 03 Nov 2016 14:06
Sujet du message:
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Dans ce roman, et à partir de quelques éléments historiques (un dessin, quelques objets), Enard imagine un voyage à Constantinople que Michel Ange aurait fait (ou aurait pu faire?). C'est un roman très court, qui procède par très courts chapitres constituant chacun un épisode ou une évocation d'un événement.
Après avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman, je me suis peu à peu laissée bercer par la poésie d'Enard et par cette évocation d'une lointaine Constantinople. Alors qu'au départ je croyais qu'Enard allait nous narrer un voyage par petite touches, une intrigue se met subtilement en place - et j'ai été surprise par le dénouement (fort bien amené).
C'est donc une jolie lecture, même si je doute avoir été marquée plus que cela par le roman.
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Message |
Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643
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Posté: Mar 24 Fév 2015 11:35
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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Mon avis n'est guère autorisé : lire en audiobook confisque une bonne part de ma concentration, je suis parasitée par mille petits inconforts. Ici, pour une fois, la voix du lecteur n'est pas en cause...
Cf. tout de même ma note de lecture sur mon blog ?
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math..] |
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ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Jeu 06 Fév 2014 21:06
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math..]
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"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants", de Mathias Enard et "Pietra Viva" de Léonor de Récondo
Le hasard a voulu que ma PAL contienne simultanément ces deux ouvrages qui ont en commun de mettre en scène le grand Michel-Ange comme personnage principal.
"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" se déroule trois ans avant le début des travaux de la chapelle Sixtine. En froid avec le pape Jules II, dont il sculpte le futur tombeau, Michel-Ange décide d'accepter l'invitation à Istanbul du sultan Bayazid, qui souhaite que le sculpteur réalise un pont pour relier les deux rives du Bosphore. Son rival Léonard de Vinci a échoué quelques années auparavant sur le même projet, ce qui, ajouté à la récompense promise par le sultan, représente un défi fort motivant.
Dans la capitale turque, avec pour guide Mesihi, un jeune poète avec lequel il noue une relation ambiguë, il découvre la majesté harmonieuse de monuments conçus dans le souci d'y laisser l'être humain occuper une place centrale, admire la grandeur des édifices et l'habileté de leurs concepteurs à dompter la lumière, s'étonne de la tolérance qui règne dans cette ville où cohabitent en toute sérénité juifs, musulmans et chrétiens.
Il rencontre également une mystérieuse danseuse à la beauté androgyne, dont le souvenir peuple bientôt ses nuits...
L'action de Pietra Viva est antérieure, mais de très peu, à celle du roman de Mathias Enard.
Nous sommes en 1505, et Jules II vient de passer commande du fameux tombeau évoqué ci-dessus. Michel-Ange se rend à Carrare afin d'y choisir le marbre qu'il utilisera à sa réalisation. Sur place, perturbé par la mort d'un jeune prêtre à la beauté sensuelle et angélique de sa connaissance, dont on lui avait apporté le corps pour l'autopsier -ce dont il a été incapable-, il passe la plupart de son temps à la carrière, fasciné par la matière dure et lisse qui prendra vie sous son ciseau.
Il participe aussi à la vie du village, au fil de rencontres qui débutent parfois abruptement : Michel Ange est d'un tempérament sombre et arrogant, ses réactions peuvent être blessantes...
Mathias Enard et Leonor de Récondo exploitent les traits de caractère reconnus pour avoir été ceux du sculpteur pour alimenter leur histoire, utilisant l'anecdotique pour étoffer leur héros, le rendre vivant. Sa saleté et sa laideur, qui le complexait terriblement, sa difficulté à communiquer -voire son asociabilité-, ses accès de colère, sont ainsi des composantes du personnage que l'on retrouve dans les deux romans.
Y sont bien sûr également évoqués son obsession de la beauté, qui le rend si exigeant envers lui-même, et son amour pour la perfection de la matière, qu'il travaille avec passion, alors qu'il se montre pathologiquement incapable de toucher les vrais corps, de lâcher prise face à la beauté vivante...
Chacun imagine les tâtonnements de l'artiste en quête de cette perfection, les mécanismes spirituels et les considérations plus pragmatiques qui précédent la création, chacun suppose, invente les traumatismes ou les souvenirs qui viennent interférer dans la conception de l’œuvre, l'enrichissant parfois.
J'ai aimé les deux écritures, riches et poétiques, d'une légèreté qui rend la lecture fluide et captivante à la fois. Je revendique une petite préférence pour le roman de Mathias Enard, en raison d'une différence assez subtile : il dote son récit d'une part de mystère, et se laisse parfois aller à des excès de lyrisme qui revêtent son texte d'une sorte d'irréalité, comme si l'auteur avait préféré mettre en avant la part d'imagination, de fantasmagorie que lui inspire le personnage de Michel-Ange, plutôt que de s'efforcer de rendre son texte historiquement crédible, plutôt que de tenter de percer le mystère de l'individu à partir duquel il crée son héros.
A l'inverse, j'ai eu l'impression que Leonor de Récondo, en s'attardant davantage sur la description de scènes du quotidien inventées mais précises, voulait rendre son personnage palpable, plus proche de nous. Et cela m'a parfois gênée parce que ce faisant, j'ai trouvé qu'il lui arrivait de verser dans un sentimentalisme facile, notamment lorsqu'elle imagine la réconciliation de Michel-Ange avec le souvenir de sa mère défunte.
Ceci dit, je reconnais que cet exercice qui consiste à faire d'un mythe tel que Michel-Ange le héros d'un roman est périlleux, et Leonor de Récondo comme Mathias Enard s'en sortent avec honneur, nous livrant ainsi deux beaux textes...
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[Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Mariecesttout
Sexe: Inscrit le: 18 Aoû 2007 Messages: 149
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Posté: Mar 29 Oct 2013 5:10
Sujet du message: [Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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Je dois reconnaître que cette lecture a sans doute pâti de mes lectures parallèles, mais j'ai eu beaucoup de mal à m'y intéresser..
J'aimais beaucoup le titre. J'ai découvert dans la note de fin qu'il provenait de Kipling, Au hasard de la vie: : Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables.
C'est ciselé, travaillé, peut être trop..
Quant au côté métaphorique du pont, je l'ai enjambé sans doute un peu rapidement..
Bref. Michel- Ange m'énervait, j'aimais bien le singe mais il est mort trop vite .
Je suis tout à fait consciente d'avoir fait progresser l'art de la critique littéraire d'un grand pas, désolée :)
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Message |
mamoune
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2005 Messages: 2135 Localisation: Ste Foy les Lyon (69)
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Posté: Mer 03 Juil 2013 10:06
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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Michel-Ange en débarquant à Constantinople le 13 mai 1506 sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose - après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci - de concevoir un pont sur la Corne d'Or ?
Un épisode probablement fictif de la vie de Michel-Ange ou pas mais peu importe...
J'ai un peu retrouver l'ambiance des romans de Sophie Chauveau (la passion Lippi, Le rêve Botticelli) bien que l'écriture soit complètement différente.
Mathias Enard décrit les personnages et Constantinople d'une manière très poétique et imagée.
Une belle découverte.
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1965 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Ven 06 Avr 2012 22:54
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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Tombé sous mes griffes presque par hasard, après l’affreuse expérience de ma tentative avec Zone, je n’ai pu m’empêcher de comparer ce roman à Le Turquetto, qui ressort encore plus anobli de cette joute subie (en Arles). Comme je le redoutais, j’ai trouvé chez Enard une grande technicité de style, séduisante au demeurant, mais hélas une certaine faiblesse de la trame et surtout un pénible manque de substance des personnages – psychologique et métaphysique. Le cadre non plus ne m’a pas semblé suffisamment peint, comme si le travail de documentation, qui fait la force de tout roman historique, avait été bâclé. Un dénouement de l’intrigue, enfin, se profile juste dans les 30 dernières pages.
Une belle surprise cependant, je l’ai trouvée dans le détour tortueux que constitue le fil rouge du titre : il s’avère d’ailleurs tiré du grand Kipling – et non d’une page du poète ottoman qui est le principal personnage secondaire du roman ni d’une des Rimes de Michel-Ange, dont je suis médusé de n’avoir rencontré même un seul vers (Thomas Mann leur a accordé de l’intérêt, M.E. non, à l’évidence). Elle concerne l’écriture, qui aurait donc pu avoir un rôle plus important dans le roman, si seulement elle avait été développée comme un thème… :
« Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l’amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s’accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d’éléphants et d’êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu’il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l’amour, l’amour, cette promesse d’oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t’aimeront ; […] » (p. 66-67)
A devoir faire plus court, je retiendrais : « chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage ».
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Message |
fabula
Inscrit le: 24 Nov 2011 Messages: 96
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Posté: Sam 21 Jan 2012 16:05
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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Début du 16ème siècle… Depuis quelques années, Michelangelo travaille pour le pape Jules II, il doit édifier son tombeau. Cependant, suite à quelques différends, le sculpteur, déjà célèbre pour son David, quitte Rome pour Florence et attend que le pape l’implore de revenir. Or ce n’est pas un courrier papal qu’il reçoit mais une lettre du sultan Bayazid qui lui demande de venir construire un pont au-dessus de la Corne d’Or en Turquie. Michel Ange accepte, davantage pour défier le pape et pour réussir là où Léonard de Vinci a échoué, donc par vengeance et par orgueil, que par désir personnel. Finalement, sur place, il se laissera griser par le projet. Voici un bref roman (mais quel roman !) avec de très courts chapitres et une économie de mots tout au long du récit, un style, subtile, poétique au fort pouvoir d’évocation. Avant d’entamer son travail, Michel ange va s’imprégner de la ville ce qui donne lieu à de longues descriptions qui mettent nos sens en éveil ; les personnages eux sont esquissés en quelques traits, ce qui est suffisant. Un début donc assez contemplatif mais le rythme va s’accélérer par la suite et les événements se précipiter vers une chute pour le moins inattendue. Une Turquie résolument moderne, carrefour de civilisations et terre d’accueil, qui ne craint pas de faire appel aux «infidèles » pour ériger les symboles de l’Empire.
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Auteur |
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Message |
daffodil
Sexe: Inscrit le: 27 Fév 2007 Messages: 297 Localisation: Ile de France
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Posté: Lun 02 Mai 2011 15:50
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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J'ai adoré ce petit roman mélancolique et désabusé. je l'ai lu deux fois. J'ai aimé sa construction en courts chapitres qui donne de la densité et de l'élégance au récit. Rien de superflu, il n'y a que des moments forts.
Le personnage le plus attachant n'est pas Michel-Ange mais Mesihi - le poète dissolu qui passe ses nuits dans les tavernes, dans les bras des éphèbes ou des chanteuses, ou à s'enivrer et fumer de l'opium - mais qui éprouve pour l'artiste un amour extraordinairement pur et oblatif. J'ai repris de nombreuses fois le chapitre page 110, beau, sensible et triste
"... Tu n'es pas venu jusqu'ici pour me connaître, tu es venu pour construire un pont, pour l'argent, pour Dieu sait quelle autre raison, et tu repartiras identique, inchangé, vers ton destin. Si tu ne me touches pas, tu resteras le même. Tu n'auras rencontré personne.Enfermé dans ton monde tu ne vois que des ombres,des formes incomplètes, des territoires à conquérir. Chaque jour te pousse vers le suivant sans que tu saches l'habiter vraiment.
Je ne cherche pas l'amour. Je cherche la consolation ....."
Pour moi, ce livre original est un petit bijou.
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[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...] |
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Auteur |
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Message |
rosaee
Sexe: Inscrit le: 05 Fév 2009 Messages: 225 Localisation: Escalquens
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Posté: Lun 07 Fév 2011 17:14
Sujet du message: [Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Math...]
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J'aime beaucoup ce livre : il nous transporte dans l'espace et dans le temps ( nous sommes à Constantinople en 1506) nous ,ne sommes pas coupé des évènements : on nous évoque la découverte d'un nouveau monde , les juifs d'Espagne ont fait un pacte avec les rois catholiques , mais finalement ils s'enfuient . Michel Ange quitte Rome sur un coup de tête " le pape Jules II guerrier, autoritaire l'a mal traité ", le sultan de Constantinople lui demande un projet de pont sur la Corne d'Or .
De la poésie , de l'amitié ,de la danse , de la musique,de l'amour, du travail bien sûr le maestro a ses crayons à la main en permanence, de la conspiration, un drame c'est un régal.
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