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Les notes de lectures recherchées

5 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : amour, angoisse, bourgeoisie de province, classique, deuil, enfant gate, famille, fils, folie, landes, matricarcat, mere, mort, possession, psychologie, rapport mere-fils, rivalite, sud-ouest

Auteur    Message
onaris




Inscrit le: 28 Fév 2009
Messages: 1447
Localisation: Occitanie

Posté: Sam 26 Mai 2018 6:37
MessageSujet du message:
Commentaires : 1 >>

Une ambiance lourde dans ce court roman où un homme d'une cinquantaine d'années est pris entre l'amour exclusif de sa mère et celui de sa femme qui, au début du roman, se meurt, seule dans sa chambre, après une fausse couche.
L'action se déroule dans une ancienne et grande bâtisse bordelaise, isolée et vide, où seule une vieille domestique continue à assurer le service.
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Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Mar 18 Aoû 2015 13:41
MessageSujet du message:
Commentaires : 0 >>

Claude Chabrol et Stephen King n'ont rien inventé...
Avant eux, il y a eu Mauriac.

Mauriac et ses ambiances lourdes, ces huis-clos étouffants dignes d'un "Misery".
Ses intrigues implantées dans ce milieu fermé et rustre de la bourgeoisie provinciale...
L'acuité de son regard qui dissèque sans complaisance ni pitié les petitesses et les failles de ses personnages...

Mathilde Cazenave est alitée suite à une fausse couche qui l'a laissée très affaiblie. Elle perçoit à travers les brumes fiévreuses dans lesquelles la plonge son état, les chuchotements des conversations qu'entretiennent son époux Fernand et sa belle-mère Félicité, ainsi que les inquiétants froissements que fait entendre la robe de cette dernière lorsqu'elle épie, derrière la porte, les gémissements de sa bru. Se doutait-elle, Mathilde, qu'en intégrant le foyer des Cazenave, elle représenterait aux yeux de Félicité l'ennemie qui allait lui prendre son fils chéri ? Imaginait-elle le sourd combat qui allait s'engager pour regagner l'exclusivité de l'amour de Fernand ?

Il faut dire qu'entre ces deux-là, c'est une longue histoire : depuis le décès du père Cazenave, survenu bien des années auparavant, mère et fils ont vécu, inséparables, dans cette grande demeure, avec pour seule présence celle de la vieille servante Marie de Lados. Ils ont entretenu une relation malsaine, entre possessivité et aigreur, rudes manifestations de tendresses et culpabilisation mutuelle. Félicité a fait en sorte de devenir le centre de l'existence de cet enfant capricieux et surprotégé, devenu un adulte souffreteux, qui, lorsqu'il épouse Mathilde, à cinquante ans, n'a jamais connu ni l'embrasement du corps, ni celui du cœur.

Et ce n'est pas sa jeune compagne qui va lui permettre d'accéder à cette connaissance. L'union aura été de courte durée, sapée par l'omniprésence de la mère toute puissante, et définitivement enterrée -c'est le cas de le dire- avec la mort de Mathilde (rassurez-vous, ce n'est pas un spoiler, l’événement survient dès les premières pages).
C'est paradoxalement à partir de ce moment que la rivale de Félicité devient réellement menaçante.
Le décès de son épouse plonge Fernand dans un état dépressif qui atterre sa mère. Il réalise qu'il a sans doute perdu sa seule chance de connaître l'amour, se détourne de sa génitrice, impuissante à lutter contre une morte.

C'est avec une plume acérée, impitoyable, que François Mauriac dépeint la relation mère-fils qui se délite. Tout comme il se montre particulièrement acerbe avec le milieu dans lequel évoluent ses héros, univers à la fois rural et bourgeois où l'on aime la terre davantage que les hommes, d'individus avares, rustres et mesquins. Univers gris, d'où sont bannis toute émotion, toute fantaisie, tout plaisir, où bâtir une famille n'a pour seul but que de perpétuer la possession terrienne. Un fils suffit...
On en viendrait presque à la comprendre, cette Félicité, qui s'est accrochée à son Fernand pour avoir un être à aimer, et surtout qui l'aimerait. Mais elle aime à l'image de ce monde auquel elle appartient, sans grandeur ni générosité.

"Génitrix" est un roman noir, oppressant, angoissant, dont les protagonistes sont prisonniers d'une sorte d'interdiction tacite de connaître, sans même parler de bonheur, ne serait-ce qu'un peu de joie.

Très fort, Monsieur Mauriac !

BOOK'ING
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[Génitrix | François Mauriac]
Auteur    Message
Tchoutora



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 20 Juil 2011
Messages: 350
Localisation: Bruxelles

Posté: Sam 27 Aoû 2011 9:53
MessageSujet du message: [Génitrix | François Mauriac]
Commentaires : 0 >>

Ah, Mauriac ! J'avais un souvenir impérissable de "Thérèse Desqueyroux", mais je crois que j'ai encore plus aimé "Genitrix". Ses personnages, monstrueux, sont si finement brossés...
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[Génitrix | François Mauriac]
Auteur    Message
Laudateur



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 29 Fév 2008
Messages: 1599
Localisation: Quimper

Posté: Sam 20 Mar 2010 15:23
MessageSujet du message: [Génitrix | François Mauriac]
Commentaires : 0 >>

Genitrix, comme souvent chez Mauriac, c'est l'omnipotence de la mère sur son fils, c'est l'angoisse d'un être possédé par la volonté de l'autre, qui est jalouse et qui prend la femme pour une rivale.
Genitrix, c'est la marque de la folie dans laquelle ce type de relations peut mener l'homme.
Genitrix c'est aussi la honte et le remords d'avoir gâché la vie de celle qu'on aime, mais dont on ne comprend l'amour qu'une fois la belle disparue à jamais.
J'aime beaucoup Mauriac, car il ne prend pas la peine de tout expliquer : il laisse son roman vivre dans le coeur de ses lecteurs. J'ai retrouvé ça chez Bernanos aussi.
A l'image de la vie, ces romans sont mystérieux et ne dévoilent pas tout. La part mystérieuse de la vie est préservée, avec tout ce que ça comporte de souffrance, d'angoisses, de remises en question et de délires.
La vie quoi.
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[Genitrix | François Mauriac]
Auteur    Message
rivax



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 08 Avr 2009
Messages: 781
Localisation: Au pays des grenades

Posté: Ven 10 Avr 2009 21:41
MessageSujet du message: [Genitrix | François Mauriac]
Commentaires : 0 >>

Le fils unique du notable du village a épousé une jeune femme contre l'avis de sa mère.
Le livre démarre par une nuit d'agonie, la femme vient de faire une fausse couche et elle est en train de mourir, sa belle-mère le sait mais ne fait rien pour la sauver. La femme meurt dans l'indifférence. La mère pense avoir récupéré son fils mais celui-ci, taraudé par le remord, se prend à aimer le souvenir de sa femme défunte.

Un roman horrible, mais magnifique.
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