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Les notes de lectures recherchées

9 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 7 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (9 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : 2014, dargaud, france

[Les vieux fourneaux. 7, Chauds comme le climat | Wilfri...]
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Franz



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Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1967
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Posté: Mar 28 Fév 2023 17:41
MessageSujet du message: [Les vieux fourneaux. 7, Chauds comme le climat | Wilfri...]
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Dérèglement généralisé.
Ce n’est pas la fête à Neu-Neu mais celle du 1er mai à Montcœur, village du Tarn-et-Garonne où l’amitié et le vivre-ensemble sont célébrés avec l’emphase hypocrite du maire déclamant, le « gros Larquebuse » comme l’appelle la vieille Berthe Goitreux qui a une dent saine contre tous les profiteurs et la pique idoine, ici une brochette de barbecue plantée séance tenante dans le gras de la fesse de l’édile. Branle-bas-de-combat à Montcœur ! Berthe a déclenché les hostilités. Pendant ce temps, Pierrot manifeste et défile avec les anarchos à Paname ainsi qu’Antoine, plus pépère, avec la CGT mais les charges policières vont faire mal et Antoine pourra vérifier à son corps défendant sa propre sentence faite à l’ami Pierrot : « La manif est un territoire perdu de la République ». Après être parti depuis longtemps en sucette, Armand Garan-Servier, le patron de l’usine locale, vient de plier ses bottes au grand dam de son fils qui se pose des questions existentielles. Afin de couronner le climat explosif, un incendie criminel se déclare, finissant d’attiser les vieilles rancœurs et exacerbant le racisme latent.
Wilfrid Lupano s’est recentré sur ses jeunes papys bien campés dans leurs écosystèmes respectifs et il a su remettre du rythme dans le déroulement d’une histoire qui révèle toujours davantage les personnages, les humanisant toujours davantage avec leurs travers et leur grandeur. Ici Berthe trouve pleinement sa place dans un quatuor de vieux fourneaux résistants, fidèles et humains. Avec finesse, le scénariste pointe l’hypocrisie des discours et la réalité des faits, introduisant les violences conjugales faites aux femmes. Les dialogues vifs et enlevés font mouche ; ils prêtent souvent à sourire et parfois à franchement s’esclaffer. Le trait nerveux et expressif de Paul Cauuet, ses cadrages éloquents, la mise en couleur lumineuse de Jérôme Maffre entraînent toute la dynamique du récit. Le positionnement des ultra-riches dans la société, l’exploitation outrancière d’une main-d’œuvre illégale, la traînée de poudre du racisme ordinaire (on peut songer à « Dupont Lajoie » (1975), le film d’Yves Boisset quand le cafetier parisien Georges Lajoie (Jean Carmet) accuse les ouvriers algériens du viol et de la mort de Brigitte (Isabelle Huppert) qu’il a lui-même commis). Heureusement, la bande dessinée ne pousse pas le drame jusque là et il est ici question d’un incendie criminel aux multiples répercussions. Enfin, la radicalisation est bien amenée, extrémiste et auto-justifiée, toujours incompréhensible et radicale. Les Vieux Fourneaux brassent large et frappent juste. La série ne faiblit pas et reste à un bon niveau d’exigence et de qualité.
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Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
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Posté: Mer 08 Fév 2023 17:05
MessageSujet du message:
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Le trésor de rascals les Rouges.
Tintin était le journal des jeunes de 7 à 77 ans. Les Pieds nickelés du 3e âge, Pierrot, Mimile et Antoine n’ont pas de limite pour réaliser leurs rêves d’enfance. Le poids des années n’a plus cours. En partance pour la Guyane malgré les bougonneries de Pierrot, Antoine a des étoiles dans la tête. Mimile paye le voyage et l’hébergement à Apatou, commune rurale sur le fleuve Maroni qui sépare la Guyane française du Suriname. Mimile, cachotier en diable, les rejoindra plus tard. En attendant, ils auront loisir de découvrir la forêt et ses richesses naturelles. Un atèle juvénile, petit primate menacé de la Selva, élit domicile sur le crâne de Pierrot, à son corps défendant. Puis Mimile débarque et la fête peut battre son plein.
L’orpaillage illégal est un fléau pour les hommes et l’environnement contaminés au mercure. La recherche de l’or dans les rivières aurifères est visible depuis les satellites. Wilfrid Lupano a le don pour triturer un sujet sociétal, ici l’extraction de l’or destiné à satisfaire la frivolité des nantis et consorts puis faire graviter ses vieux compères complices autour. Tout en se dévoilant toujours un peu plus, ils prennent davantage de relief sans perdre ni leur entrain ni leurs âmes. L’âge ne leur a pas raboté les ailes et ce bain de jouvence dans leurs vieilles carcasses usées par la vie est vraiment réjouissant. L’humour est omniprésent. La légèreté est constante alors que des sujets graves et douloureux sont évoqués. Le lecteur ne peut que s’esbaudir face aux facéties du singe-araignée qui trouve refuge sur la tête du Pierrot lunaire même s’il n’oublie pas que les primates sont décimés par les hommes et que les juvéniles privés de leurs parents et de leur groupe cherchent à s’arrimer quelque part coûte que coûte. Difficile de ne pas résister à l’allant des bons sentiments. L’altruisme est payé de retour par des chemins détournés. Paul Cauuet continue à délivrer une bande dessinée pétillante, expressive et attachante. La série se bonifie d’album en album.
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Auteur    Message
Franz



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Posté: Jeu 02 Fév 2023 10:39
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La guéguerre des pépères.
Smoking, nœud papillon et chapeau haut-de-forme, les pépés anar singent des rupins en quête d'un havre, d'une terre d'accueil pour leur confrérie et leurs biffetons. Ils manifestent sur le trottoir au pied de l’ambassade suisse pour la reconnaissance des migrants mais la police a vite fait de les alpaguer. Pierre Mayou est de la bande mais le Pierrot ne pavoise pas quand une fliquette le reconnaît et vient l'embrasser avec effusion. Ancien éducateur à la Courneuve, il a su aiguiller l'ado en perdition mais les poteaux de Pierrot ne l'entendent pas de cette oreille. L'anar qui crée des vocations chez les poulets perd de son crédit et de sa superbe. Forcément, froissé, Pierrot va s'énerver et allonger les pains et le temps de sa garde-à-vue. Au même moment, dans une brasserie, Sophie met face à face son père et son grand-père, brouillés de longue date, au sujet de la garde en bévue de Juliette. En se mettant à distance, Sophie espère une réconciliation entre les deux hommes mais comme lui dit son ami entomologiste au téléphone : "On ne force pas les gens à s'aimer." C'est vrai que la partie qui va se jouer n'est pas gagnée d'avance. Il y a du fracas dans l'air et des yeux au beurre noir. Enfin il y a Émile, désireux d'assister au match de rugby France-Australie au Stade de France mais tout semble se dérober, y compris ses certitudes.
Une nouvelle fois, l'histoire ne déçoit pas. Wilfrid Lupano tisse finement toutes les trajectoires qui se tiennent sur le fil de la vie, au-dessus des abîmes. Pudeur, empathie, émotion sont au diapason et irradient pudiquement au détour d’une case. Le récit enlevé amène les sourires et entraîne le rire même si la tristesse s'invite à la fête. Paul Cauuet semble maîtriser davantage son art à mesure que les tomes s'empilent. Au bout de cinq volumes, la série a pour l'instant réalisé un sans faute et son adaptation cinématographique ne l’a pas faite vaciller d’un poil.
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[Les vieux fourneaux. 4, La magicienne | Wilfrid Lupano ...]
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Franz



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Posté: Lun 30 Jan 2023 14:24
MessageSujet du message: [Les vieux fourneaux. 4, La magicienne | Wilfrid Lupano ...]
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Des pères pas si pépères.
Garan Servier fils va enfin pouvoir étendre son usine pharmaceutique après que Berthe des Ravines, en partie réconciliée avec elle-même, a vendu ses terres agricoles au richissime et cynique industriel. Tout pourrait aller pépère dans le business mais la découverte inopinée d'un insecte rare et protégé au niveau européen remet sérieusement en cause les projets d'agrandissement. Une ZAD, véritable génération spontanée, s'installe au grand dam d'Antoine qui voyait une sortie du tunnel pour son pays vieillissant avec les créations d'emplois à la clé promises par Garan Servier. Le changement dans la continuité semble être l'apanage des villageois qui veulent bien le progrès à condition de faire comme avant : conserver le coin à champignons et à sangliers tout en permettant le bétonnage à tout crin. Les zadistes débattent démocratiquement. Antoine et sa petite-fille Sophie assistent à la vie politique participative des zadistes mais alors qu'Antoine vitupère à qui mieux mieux, Sophie s'imagine filant le parfait amour avec le bel et jeune entomologiste. Chacun cherche chaussure à son pied mais tout semble se défiler. Aucune chose sûre ne se profile. Sophie est bien placée pour le savoir. Son père est aux abonnés absents et le père de son enfant s'est dissous dans l'espace.
Bien que l'histoire conçue par Wilfrid Lupano s'articule autour du projet d'extension de l'usine pharmaceutique avec son cortège de conflits en gestation, le propos souterrain est intergénérationnel et concerne la paternité conflictuelle. A la fois rural et branché, dans l’air du temps sans conformisme, le récit vif et enlevé est parfaitement mis en images par Paul Cauuet dont le trait nerveux et précis est au diapason. La dernière image donne envie de passer séance tenante au 5e volume de la série.
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[Les vieux fourneaux. 3, Celui qui part | Wilfrid Lupano...]
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Franz



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Posté: Mer 25 Jan 2023 14:41
MessageSujet du message: [Les vieux fourneaux. 3, Celui qui part | Wilfrid Lupano...]
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Les œufs du cirque.
En couverture du 3e tome des « Vieux fourneaux », Mimile, comme gonflé à l’hélium, semble prendre la tangente vers un au-delà éberluant sous le regard inquiet de ses deux amis de plus de soixante ans, Pierrot et Antoine. A leur âge, la camarde se rapproche et les grands départs sentent le sapin. Le titre même entretient le doute : « Celui qui part ». Toujours est-il que Mimile fait une attaque et part aux urgences pendant qu’Antoine va secourir les brebis de Berthe des Ravines, considérée comme la folle du village, menacées de noyade par les pluies diluviennes et la crue de la rivière. Si Berthe ne peut pas saquer les gens du bled et plus particulièrement le trio de zigotos maintenant septuagénaire, c’est qu’elle a peut-être des raisons valables même si elles remontent à la dernière guerre.
Wilfrid Lupano reprend ses vieux croûtons pour mijoter une bonne soupe de derrière les fagots. Le 1er tome s’intéressait au passé d’Antoine, le second à celui de Pierrot, le 3e se focalisant sur la geste de Mimile, celui qui part. Davantage chronique villageoise que critique sociétale, « Les vieux fourneaux » perdent un peu de leur allant et de leur superbe avec un départ surprenant et tonitruant mais n’en conservent pas moins leurs qualités premières, des réparties bien senties, des personnages bien campés, des ambiances bien rendues. Avec leurs failles révélées, les trois compères en poilade et en foirade prennent du grade et demeurent attachants. Sophie, mère célibataire, petite-fille d’Antoine, occupe une vraie place dans l’histoire et permet à des nœuds gordiens générationnels de se desserrer. L’humour et le ton léger font passer la pilule amère des avanies de la vie. Si Paul Cauuet réalise des couvertures plutôt très moches, sa prestation graphique dans les soixante pages suivantes est remarquable de vivacité et d’expressivité.
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[Les vieux fourneaux. 1, Ceux qui restent | Wilfrid Lupa...]
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Franz



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Posté: Lun 23 Jan 2023 21:47
MessageSujet du message: [Les vieux fourneaux. 1, Ceux qui restent | Wilfrid Lupa...]
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Les papys font de la résistance.
Ceux qui restent saluent la vie et font la nique à la mort. Un trio de septuagénaires, Antoine le syndiqué, Pierrot l’anar, Mimile le tatoué se connaissent depuis toujours et se retrouvent pour assister à la crémation de Lucette, l’amour d’Antoine, inconsolable jusqu’à la lecture du testament de sa femme. Vénère, il prend sa bagnole et son fusil et part séance tenante en Toscane régler ses comptes avec le baron perché des usines pharmaceutiques, le vieux gâteux Garon Servier. Ses deux amis médusés se lancent à sa poursuite avec Sophie, la petite-fille d’Antoine, enceinte de sept mois, certains que le jeune veuf va commettre l’irréparable.
S’arrêter au parti-pris idéologique du scénariste serait une erreur tant l’histoire est bien troussée. Wilfrid Lupano est habile à jouer avec les codes, amenant l’émotion là où on ne l’attend pas vraiment par exemple quand le vieux riche honni déraille et révèle son passé à qui veut bien encore l’écouter. Garon Servier, déchu par la vieillesse, abandonné dans son luxe, montre alors un tout autre visage. Les dialogues sont bien troussés et prêtent souvent à sourire. Les vieux appartiennent à une époque révolue, avec ses valeurs, ses combats et ses espors dont les effluves nostalgiques sont bien rendus. Les dessins de Paul Cauuet croquent sans vergogne les silhouettes décatis et les visages flétris avec une véracité qui crédibilise les personnages, leur conférant une indéniable aura de sympathie. Avec ces papys imprévisibles, il sera difficile pour le lecteur de savoir sur quel pied danser.
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[Les vieux fourneaux. 2, Bonny and Pierrot | Wilfrid Lup...]
Auteur    Message
Franz



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Posté: Mer 29 Avr 2015 10:12
MessageSujet du message: [Les vieux fourneaux. 2, Bonny and Pierrot | Wilfrid Lup...]
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Un gros paquet de biffetons envoyé par la Poste avec un mot d’accompagnement lapidaire signé Ann Bonny réveille chez Pierre Mayou, dit Pierrot, la nostalgie déchirante d’un amour défunt. Pierrot est persuadé que son grand amour de jeunesse, Anita, qu’il croyait morte après son expulsion de France en Algérie en 1962 et la répression qui s’ensuivit au bled, vient de se manifester à travers son colis piégé. Commence pour Pierrot l’ancien une course effrénée en sur-place, entre rage et état suicidaire, à la recherche d’Anita. Les surprises vont aller bon train et la vérité ne sera pas forcément assimilable, tout au dégoût du jour.
A première lecture, le deuxième volume des « Vieux fourneaux » peut irriter par ses outrances, ses partis pris politiques et sa morale tiers-mondiste. S’en prendre à des ganaches politiques droitières décomplexées peut être réjouissant mais ici la charge tombe à côté, rendant Copé ou Morano presque sympathiques, un comble ! Le spectacle de marionnettes, à la fin de l’album, narrant la transformation d’une île paradisiaque en dépotoir stérile, aussi juste soit-il, semble naïf au regard de la complexité des choses et du monde comme il va, mal. Au deuxième coup d’œil, « Bonny and Pierrot » libère sa véritable charge émotionnelle à partir de menus détails du quotidien où la camaraderie inébranlable ressuscite des vies taraudées par la médiocrité ambiante. Finalement, la bédé s’avère poignante en filigrane, drôle dans la trame, avec un subtil retour en bouche comme un bon vieux pain dans la tronche.
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