Imaginez un instant, un individu captivé par l’œuvre monumentale de Géricault « le radeau de la méduse »
Imaginez cet homme, écrivain, absorbé par la toile, humide des embruns salés suintant les corps des survivants damnés.
Imaginez la peinture marine, engloutir le visiteur, l’espace des jours à suivre, imbiber le curieux de l’histoire tragique des entre las de rescapés épuisés.
La mer porteuse de promesses tout autant qu’elle puisse être sanctuaire ou orgiaque vivante monstrueuse à la surface peinte par l’infortune rescapée. Les esprits marqués par l’horreur ont goût de poison.
Lorsque profondeur des lames restent croûtes picturales, l’indescriptible mouvement, l’irascible perpétuel vacarme étourdissant des goûts de mort en bouche que la soif avilie, restent les yeux pour pleurer ceux qui percent l’imaginaire des profondeurs abyssales.
Restent un écrit vain, à la recherche des mots purs, au point d’en élaguer fioritures, lourdeurs pataugeuses.
N’imaginez rien finalement et partez sur une plage déserte avec pour seule compagnie celle de votre âme, élément terre, envahit d’immensité car l’eau c’est en mer qu’il faut boire sans retenue.
La bête humaine dévoreuse de cadavres mous, réunit par le sang des morts, l’antéchrist nous rapproche de l’ignominie écœurante au secours des vies hachées menues, le souvenir des soupirant laisse un goût à mer.
Une œuvre pour l’œuvre, Alessandro Baricco est un peintre incontestable, à la plume garni de mots images que son ouvrage sublime à chaque page.
Et si l’univers de la mer tenait dans une larme ?(bertrand-môgendre)
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