[Down Under. 1, L’homme de Kenzie’s River | Nathalie Sergeef ; Fabio Pezzi]
Quête bush, le chant des pistes.
Orphelin irlandais de dix ans, Lonàn O’Farrell fait la connaissance d’Abigail Sheehan, jeune émigrée irlandaise, sur le bateau pour l’Australie. Une fois débarqué à Sydney, Lonàn est remis par « sœur Harpie » à un propriétaire terrien, tuteur putatif, bien décidé à dresser et exploiter le jeune garçon dans sa ferme. Abigail réussit à le soustraire in extremis à un futur proche accablant mais encore faudra-t-il pouvoir l’exfiltrer sans encourir les foudres de la police et le bras armé de la justice. Dissimulé dans le charriot d’Ian McFarlane en route vers la propriété familiale, Lonàn est pris en amitié mais Ian découvre que la demeure familiale a été frauduleusement récupérée par Elisabeth Barnes. Obligé de prendre la fuite, il remet Lonàn à des aborigènes afin de brouiller les pistes.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande situées au sud de la plupart des terres habitées ont été désignées par les Anglais colonisateurs sous le terme « Down Under » signifiant « en-dessous ». Donnant le titre de la trilogie scénarisée par Nathalie Sergeef, comptable de profession et versée depuis dans les récits d’aventure et les polars du 9e art (Juarez, 2012, Down Under, 2012, Vertigo, 2016, Hyver 1709), l’île-continent du XIXe siècle sert de cadre sauvage à un « eastern » où les Aborigènes d’Australie remplacent les Amérindiens (eux aussi aborigènes puisque « peuples premiers » selon le sens étymologique). Le dessinateur transalpin dispose d’un trait vif et expressif ; il n’hésite pas à soigner les détails et les décors. La nature australienne palpite et irradie d’autant mieux que la mise en couleur est faite par Jean-Jacques Chagnaud, coloriste aguerri qui marie le vert eucalyptus et le rouge de l’outback avec talent, délivrant une partition lumineuse. Bien que le premier volume s’avère prometteur par le sujet traité, le graphisme et la mise en couleur, il semble arpenter des sentiers battus, sans véritable intrigue ni suspens, un comble sur les pistes chantées au temps du rêve !
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]