Honnêtement, l'entame du livre (L'enfance) m'a bien plu et j'ai bien aimé en particulier le lien qui se nouait alors entre les deux fillettes, petites poucettes, Lenù et Lila, ainsi que la figure de l'ogre en la personne de Don Achille. Ce quartier de Naples populaire où l'on se parle en dialecte et où beaucoup peinent à parler l'italien me rappelait l'atmosphère de Montedidio de Erri de Luca, un livre que j'avais adoré. Hélas cette impression n'a pas duré très longtemps. Déjà dans cette première partie, je trouvai que l'auteur n'exploitait pas suffisamment les situations qu'elle avait imaginées comme celle des deux gamines montant l'escalier vers l'appartement de Don Achille ou bien l'épisode des deux poupées tombées dans la cave de l'Ogre. Mais ça n'allait pas s'arranger par la suite...
Dès le début de "L'adolescence", les positions se figent rapidement : à Lenù, les brillantes études et à Lila, la surdouée, le rôle de passionaria du quartier, qui mène sa troupe de prétendants à la baquette. Franchissant les limites du quartier Lenù va pouvoir s'instruire et s'émanciper mais le lien fait d'admiration et de dépendance qui l'unit à son amie Lila, la sauvageonne, va perdurer au fil des années. Une fois la distribution des rôles faite, j'ai eu le sentiment d'évoluer dans un décor, certes joliment dessiné, mais très artificiel, comme ces reconstitutions historiques où les pavés sont trop luisants, les devantures de magasins trop apprêtées et les chromes de voitures trop clinquants. Elena Ferrante écrit bien mais trop facilement, à mon gré. Ca manque de nerf, de changement de rythme, de surprise, d'originalité ... de littérature en sorte ! Au bout du compte, on est loin, très loin de la force de Montedidio de De Luca.
Même si je ne me suis pas ennuyé à lire ce premier tome, je doute que je prolonge cela pendant 3 autres tomes encore. Elena, Lenù, Lila, sans rancune, je vous souhaite de belles aventures. Ciao bella !
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