La destinée de Novecento, héros du roman éponyme, n'a rien à envier à celle du négociant ardéchois de "Soie".
Abandonné sur le Virginian, un transatlantique qui relie l'Europe à l'Amérique du Nord à partir des années 20, il est recueilli par un membre de l'équipage, qui l'élève comme son propre fils, mais décède brutalement alors que le garçon n'est âgé que de huit ans. Officiellement inexistant, l'orphelin reste à bord, où il passera la totalité de son existence, jouant du piano pour des spectateurs envoûtés par l'étrange et sublime musique qu'invente Novecento...
Alessandro Baricco est le conteur idéal de ces destins particuliers.
Il sait donner du sens aux détails, en extraire les résonances, et rendre ainsi ses personnages véritablement singuliers.
Il sait donner à ses histoires le rythme qui leur correspond : dans "Soie", il exprime par des répétitions la patiente obstination de son héros, quand dans "Novecento", le long monologue du narrateur évoque l'existence du pianiste comme un écoulement serein et régulier.
En même temps que je rédige ce billet, je relis des passages de ces romans, et je réalise à quel point il est difficile de rendre la mesure de l'émotion que vous procure l'écriture d'Alessandro Baricco. Ils sont pourtant bien courts, ces deux ouvrages, mais riches d'une musicalité qui les rend immenses.
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