Qu'advient-il de l'archétype d'Arsène Lupin - voleur de haut vol d'oeuvres d'art - cent ans plus tard, après un siècle de cinéma populaire - films d'action de style James Bond, tout particulièrement - et dans le langage spécifique à la bédé ?
Le cambrioleur gentilhomme devient un duo (puis trio) de jeunes filles au physique féérique ; la distinction se mue en exubérance érotique et en hyperbole de langage cru ; les ruses et travestissements se métamorphosent en cascades acrobatiques...
Mais tous les recours de la meilleure technique cinématographique sont là : flashbacks, alternances de plans et (page impaire blanche à fin de) césure y compris. Les dessins successifs, par bulles interposées, d'une bouche verticale à lèvres entr'ouvertes légèrement altérées pour suggérer l'agonie ont à mon sens une grande puissance évocatrice.
De nombreuses pistes de réflexion sur cette évolution d'archétype surviennent, qui interrompent néanmoins la béance fluide qui caractérise la lecture de la bande dessinée, au moins de ce type-là.
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