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[Les nouveaux dangers planétaires | Xavier Raufer] |
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Auteur |
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Message |
le_regent
Sexe: Inscrit le: 13 Oct 2011 Messages: 174 Localisation: sud du Cher
Âge: 77
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Posté: Ven 27 Juil 2012 21:25
Sujet du message: [Les nouveaux dangers planétaires | Xavier Raufer]
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L'auteur est un des invités réguliers de l'émission de télévision « C dans l'air », et je me suis souvent trouvé en accord avec ses remarques. C'est pourquoi j'ai été tenté par la lecture de ce livre, un essai d'à peine 150 pages, mais suivi d'environ 160 pages d'annexes.
L'aveuglement des politiques et des institutions en charge de la sécurité (faudrait-il plutôt dire, de la défense), est un fait historique souvent constaté, aveuglement qui les amène à se trouver dépourvus devant les menaces d'aujourd'hui, pour s'être préparés à faire face aux menaces d'hier. L'auteur prône donc le décèlement précoce, démarche de l'expert (la personne d'expérience), qu'aucun développement technologique ne peut remplacer.
En ce qui concerne le développement technologique, je crains que l'auteur ne jette le bébé avec l'eau du bain. S'il est vrai que certaines menaces se trouvent en dehors de la sphère du calculable, l'auteur me semble méconnaître les possibilités d'aide au décèlement que les techniques numériques peuvent apporter. Pire encore, je ne vois pas les différentes formes de guerre informatique examinées parmi les nouveaux dangers planétaires évoqués : trafic mondial des stupéfiants, anarchie des mégapoles du sud, terrorisme jihadi (qui, lui, serait très surestimé, l'auteur estimant que ce courant renonce maintenant à la lutte armée).
L'auteur se refuse délibérément à donner « une encyclopédie des dangers et menaces présents et à venir », ce que, pourtant, j'attendais. Pour lui, une telle encyclopédie serait d'emblée périmée. Par contre, à travers de multiples citations, il établit un parallèle entre le décèlement précoce et la phénoménologie. Les connaissances que mon année de philosophie m'a laissées en matière de phénoménologie sont infimes, et j'avoue n'avoir pas été convaincu qu'il me faudrait les approfondir pour développer mes aptitudes en matière de décèlement précoce. Pour moi, le parallèle s'établit plutôt avec « l'attention flottante » dont parlait Freud en matière de psychanalyse.
En conclusion, une certaine déception.
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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1959 Localisation: Ile-de-France
Âge: 52
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Posté: Sam 28 Juil 2012 15:37
Sujet du message:
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A lire le nom de l'auteur, mes poils se sont instantanément hérissés. Je vais d'abord copier une cit. extraite de l'essai que je suis en train de lire, afin de situer le personnage.
"Son patron [de l'Observatoire national de la délinquance instauré en 2004], Alain Bauer, a été nommé par le ministre le l'Intérieur Nicolas Sarkozy et s'est prêté chaque année, notamment au mois de janvier, à l'exercice rituel de communication que nous venons de décrire [rapport dudit Observatoire].
Devenu président de la République, Sarkozy lui a confié, en 2009, par décret, une chaire de "criminologie" au Conservatoire national des arts et métiers, offrant enfin une respectabilité savante à cet ancien propriétaire d'une société de sécurité privée, haut dignitaire franc-maçon, qui cosigne nombre de publications avec Xavier Raufer, ancien militant d'extrême droite (Occident, Ordre nouveau), grand pourfendeur de l'immigration et des explications sociologiques de la délinquance [note de bas de p. comportant trois titres parus aux PUF (1998), chez J-C Lattès (2002) et CNRS éditions (!) 2009] - deux tenants du catastrophisme invités quasi permanents des médias." (Laurent Mucchielli, L'invention de la violence - Des peurs, des chiffres, des faits, Fayard, 2011, pp. 17-18 ).
Ces personnages, ceux du même acabit, et surtout les connivences qui les propulsent au devant de la scène médiatique, sont les principaux responsables de l'avancée de la pensée fasciste en France depuis une bonne décennie. Lorsque l'on se demande comment cela est possible, comment le discours ambiant se mue en réceptacle de la crainte irrationnelle collective et de sa réaction violemment xénophobe, à coups de statistiques douteuses, de faux "savants" et entretenue en permanence par des calculs électoralistes petits et par le traitement médiatique des faits divers, l'on trouve chez ces sinistres individus des réponses logiques, de bons arguments de gros sous.
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le_regent
Sexe: Inscrit le: 13 Oct 2011 Messages: 174 Localisation: sud du Cher
Âge: 77
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Posté: Lun 06 Aoû 2012 23:30
Sujet du message:
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Bonsoir Apo,
J'ai découvert moi aussi, en consultant Wikipedia pour savoir qui était précisément cet auteur que j'avais entrepris de lire, qu'il lui était reproché d'avoir milité dans des mouvements d'extrême droite dans sa jeunesse. Mais si l'on veut s'informer sur les questions de sécurité intérieure et de défense, peut-on vraiment trouver sur le sujet des auteurs de gauche ? Ne dirait-on pas que pour les gens de gauche ces thèmes sont par nature impurs ? Comme si le traitement judiciaire des atteintes aux biens ou aux personnes était intrinsèquement de droite (et sans doute le traitement éducatif intrinsèquement de gauche), comme si une politique de défense était intrinsèquement de droite (et une politique de coopération internationale, probablement, intrinsèquement de gauche). D'ailleurs le ministre de l'Intérieur actuel est présenté comme un homme de la droite de son parti, et le ministre de la Défense, spécialiste de longue date de ces questions, paraît-il, n'était vraiment pas une personnalité médiatisée avant sa nomination.
Ceci noté, je n'ai vu aucune idée d'extrême droite pointer le bout de son nez dans cet ouvrage-là. Je lis en ce moment « J'étais un chef de gang », écrit à quatre mains, partie récit de vie et partie commentaires d'une sociologue que je situerais à gauche. Elle donne en référence une publication de Xavier Raufer ; tous ses écrits ne sont donc peut-être pas aussi décevants que celui que j'ai présenté. Elle donne aussi plusieurs références de Laurent Mucchielli, qui doit donc être un chercheur éminent bien que je trouve le début du titre de son essai inutilement provocateur : pourquoi blesser les sentiments des gens qui ont pu être un jour victimes d'actes de violence bien réels? Mais c'est peut-être le choix de l'éditeur, qui veut vendre, plus que celui de l'auteur.
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1959 Localisation: Ile-de-France
Âge: 52
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Posté: Mar 07 Aoû 2012 13:45
Sujet du message:
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Bonjour Le Régent,
Je ne sais pas s'il y a des sujets intrinsèquement de gauche ou de droite. Je sais qu'il existe des discours totalitaires qui s'infiltrent et deviennent dominants à droite comme à gauche, par intérêt(s) et manque de critique. Ces temps-ci je m'attelle surtout aux discours d'extrême droite qui me semblent gagner du terrain dangereusement, mais peut-être aux débuts des années 70 j'aurais essayé le même exercice avec ceux d'extrême gauche, qui sait...
Sur la délinquance, L. Mucchielli explique cette infiltration et ses intérêts ; il parle d'un "complexe d'infériorité" du PS sur ces thèmes, de son incapacité à opposer un discours critique à la vulgate ambiante. Est-ce à dire que la délinquance est un sujet de droite ? Sur M. Valls, je pense que toi et moi sommes entièrement d'accord... (avec éventuellement une nuance différente d'indignation...)
En règle générale, avant de m'interroger sur la posture idéologique de l'auteur d'un essai, j'adopte un a priori positif à l'égard des universitaires au cursus honorum bien "en règle"... L'université française a ses défauts, certes, mais globalement je veux bien lui faire confiance jusqu'à preuve du contraire. La démarche de la sociologie critique en France m'inspire également la confiance et de la sympathie.
Le titre de l'essai de Mucchielli, si on parle bien du même, peut sembler provocateur, mais je pense qu'il s'explique très aisément lorsque l'on comprend qu'il est question d'un discours, et non "d'actes de violence bien réels". Ceux-là sont cependant très longuement traités, quantitativement et qualitativement, y compris dans une annexe méthodologique pour les mesurer.
En conclusion je pense, de façon très cartésienne, que ma confiance est surtout une question de méthode. Et je suis sûr que peu ou prou tu me rejoins sur ce point.
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