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[L'Utopie | Thomas Morus]
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le_regent



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Posté: Mer 08 Fév 2012 22:40
MessageSujet du message: [L'Utopie | Thomas Morus]
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Il y a très longtemps que j'avais envie de lire le livre qui a donné les mots « utopie » et « utopique » à notre langue. Je l'ai lu dans une édition du XIXème siècle, numérisée par Google : L'Utopie, de Thomas Morus, traduction nouvelle par M. Victor Stouvenel, avec une introduction, une notice bibliographique et des notes par le traducteur, Paris, Paulin, libraire-éditeur, rue de Seine, 33, 1842.
L'utopie est considérée comme un véritable genre littéraire, défini comme la description d'une société modèle sous la forme d'un récit de voyage. Elle a comme pendant la dystopie, description d'une société repoussoir, comme « Le meilleur des mondes » ou « 1984 ».
L'ouvrage de Thomas Morus, écrit en latin, se présente comme le compte-rendu de conversations qu'il aurait eues avec Raphaël Hythlodée, grand voyageur et philosophe, au cours d'une ambassade (bien réelle) effectuée en Flandre pour le compte du roi d'Angleterre.
L'oeuvre est divisée en deux livres. Pour le traducteur, le premier livre est consacré à la critique des institutions de " la vieille Europe ", tandis que le second expose les institutions des Utopiens. Mais même dans le second, la description des institutions des Utopiens semble souvent servir de prétexte à la critique de celles de l'Europe de l'époque, institutions qui restent d'ailleurs souvent les nôtres.
Dans le livre premier, Raphaël Hythlodée critique les princes : "...les princes ne songent qu'à la guerre... Ils négligent les arts bienfaisants de la paix... " Il critique leurs conseillers : " … Les uns se taisent par ineptie... D'autres sont capables... mais... ces vils parasites n'ont qu'un seul but, c'est de gagner, par une basse et criminelle flatterie, la protection du premier favori. Les autres sont les esclaves de leur amour-propre, et n'écoutent que leur avis..." Il voit la cause de la " misère publique " dans l'oisiveté de certaines catégories de la population : " … La principale cause de la misère publique, c'est le nombre excessif des nobles, frelons oisifs... Ce qui n'est pas moins funeste, c'est qu'ils traînent à leur suite des troupeaux de valets fainéants...  La France est infectée d'une peste bien plus désastreuse. Le sol y est entièrement couvert et comme assiégé par des troupes innombrables, enrégimentées et payées par l'Etat... " Il dénonce avec une force particulière le développement en Angleterre de l'élevage extensif du mouton afin de fournir en laine l'industrie textile, au détriment d'une exploitation agropastorale vivrière. Il dénonce également le luxe, la prostitution, l'ivrognerie, le jeu. Sa conviction est que : " … Partout où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l'argent, là on ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale... l'unique moyen de distribuer les biens avec égalité, avec justice, et de constituer le bonheur du genre humain, c'est l'abolition de la propriété... " Désabusé, il estime que " … tout ne sera bon et parfait, que lorsque les hommes eux-mêmes seront bons et parfaits. Et avant cela, des siècles passeront... " D'ailleurs, philosophe lui-même, il rappelle que " … le divin Platon invite les sages à s'éloigner de la direction des affaires publiques... "
L'examen de la description des prétendues institutions des Utopiens dépasse le cadre d'une simple note de lecture, car cette description aborde des sujets extrêmement variés, depuis la proscription de la propriété individuelle (" … Pour anéantir jusqu'à l'idée de la propriété individuelle et absolue, ils changent de maison tous les dix ans, et tirent au sort celle qui doit leur tomber en partage... "), jusqu'à la pratique de l'euthanasie active des malades incurables.
L'utopie s'avère un genre bien commode par rapport au genre du traité politique. Il permet à l'auteur d'affirmer en conclusion, sans entrer dans les détails : " … Dès que Raphaël eut achevé ce récit, il me revint à la pensée grand nombre de choses qui me paraissaient absurdes dans les lois et les mœurs des Utopiens... d'un autre côté je confesse aisément qu'il y a chez les Utopiens une foule de choses que je souhaite voir établies dans nos cités. Je le souhaite plus que je ne l'espère. "

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