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[Droit de véto | Léo Lapointe]
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Franz



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Posté: Mar 14 Juin 2011 14:07
MessageSujet du message: [Droit de véto | Léo Lapointe]
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Cinq ans après Le vagabond de la baie de Somme, Léo Lapointe retourne faire un tour en Picardie, sur les mêmes lieux enchanteurs et mouvants, là où « Le chemin sous les saules resplendissait » pour aboutir à une pâture où gît un cadavre. Droit de véto annonce la couleur en page de couverture puisqu’il est sous-titré : « Mort d’un vétérinaire en baie de Somme ». « Jeu de mot, maître Capello ! » dont il ne faudrait pas abuser car on peut lire aussi dès les premières pages : « …dans la boue sous les saules qui ne pleuraient pas, même de rire ». Un vétérinaire se dit aussi, en raccourci, ici, en occis, « véto ». Ligoté et saigné à la carotide, le véto opérait lui-même comme un boucher. Connu et détesté, son assassinat ne fait aucun doute. Une joggeuse le découvre, avertit la gendarmerie de Nouvion-en-Ponthieu. L’adjudant Paul Beauvillain, héros récurrent, se charge des débuts de l’enquête. Il faut aussi dire qu’il fait tache pour sa hiérarchie. Sa prise de galon est inversement proportionnelle à son enterrement dans un trou du Ponthieu. Précédemment, le gendarme Beauvillain avait défié tout le système politico-judiciaire afin de faire la lumière sur le meurtre d’un vagabond, un anonyme sans visage, au grand dam de ses supérieurs et au risque de sa vie. Enquêteur fin, perspicace et tenace, Paul Beauvillain ne va plus lâcher son os en dépit des roquets qui aboient tout contre lui, à commencer par le cassant et arriviste capitaine Desglennes, « d’une grande flexibilité d’échine aux injonctions du pouvoir ». Le meurtre du Docteur Hesdin est vite attribué par Desglennes [Despoules traduit du parisien en patois picard car une poule se dit une glène] à un voleur de voiture puisque le véhicule de la victime a disparu. Beauvillain obtient à l’arraché du juge Petit une perquisition chez Marie-Christine Savoie, la femme qui a prévenu la gendarmerie car son témoignage recèle de nombreuses zones d’ombre. Le juge « n’avait pas davantage de sympathie pour ce petit anarchiste écologisant mais il respectait les intuitions du jeune gendarme dont il savait qu’elle pouvait être pertinentes ». Malgré tout, l’enquête piétine, s’enlise et s’éteint alors que la mort d’Hesdin est attribuée à un crime de rôdeur. Quelque temps plus tard, dans la région de Fontainebleau, César Barone, notable, politicien, vétérinaire lui-aussi, est assassiné. Le capitaine de gendarmerie, dessaisi sans aucun tact de l’affaire par la SRPJ, trouve trace d’une voiture volée, présente sur les lieux du crime et fait le rapprochement avec l’avis de recherche d’un même véhicule lancé depuis la Somme. Il prend contact avec Paul Beauvillain. Les meurtres vont continuer et il apparaît alors qu’ils sont tous reliés à une même promotion de l’école vétérinaire de Toulouse et qu’ils concernent un viol commis cette année-là. Bien qu’une coordination de l’enquête soit faite depuis Paris, la période estivale et l’inertie de la bureaucratie n’aident en rien à la résolution des meurtres en série d’autant plus que l’assassin acquiert à mesure une relative dextérité et prépare méticuleusement chacun de ses meurtres, effaçant méthodiquement les traces.
L’intrigue est bien tenue jusqu’au bout mais le charme qui séduisait dans Le Vagabond de la baie de Somme s’est un peu volatilisé. Peut-être cela tient-il à la dispersion de l’histoire, Picardie, Fontainebleau, Toulouse, Cévennes ? Si les dialogues dynamisent agréablement le roman, les descriptions sont parfois trop appuyées, un peu scolaires et parfois à côté de la réalité à l’exemple des ibis blancs et des charolaises rousses. Lorsqu’elles se simplifient, elles touchent à nouveau au but : « Le ciel était gris clair, on sentait la présence du soleil, quelque part au-dessus de la brume et la mer métallique étincelait au loin ». Certaines scènes sont anecdotiques comme les relations unissant Paul et Suzanne, sa fiancée éloignée. Quelques passages sont hilarants quand les policiers parisiens prennent contact avec la rude réalité toulousaine et la vindicte des ferrailleurs. Beauvillain est un « gendarme qui marche » et cela ne se sent pas assez ici pour que l’on marche de concert, l’œil champêtre et la nostalgie en bandoulière.

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