Ce témoignage relate le changement de cap d'un grand patron. Pierre Pirard est un Bruxellois qui a dirigé des filiales de multinationales, il a été un fleuron du capitalisme, il a bourlingué au Portugal, en Russie, au Brésil, aux Etats-Unis. Il a gagné beaucoup d'argent, engagé et licencié des centaines de personnes. Et puis voilà qu'à 47 ans il décide de changer de vie et de devenir prof dans une école dite "à discrimination positive". En France, on appelle ces établissements des ZEP. Tout à coup, il est confronté à un monde inconnu de lui : programmes, collègues, institution, élèves très majoritairement de culture musulmane. Il raconte dans ce témoignage ses difficultés et ses joies. Il démonte certains clichés poujadistes : le prof paresseux, peinard, cramponné à ses acquis syndicaux, et il formule aussi une série de propositions pour redresser notre enseignement, j'en cite une qui me paraît très originale, c'est d'organiser une mixité sociale virtuelle : chaque jeune serait inscrit sur un réseau social scolaire et devrait avoir des communications avec d'autres qui seraient très différents de lui. Ces communications seraient aussi suivies de rencontres réelles.
Mais ce qui m'a surtout plu dans ce témoignage, c'est l'enthousiasme de l'auteur. Il exprime clairement sa conviction que les élèves de son établissement sont des personnes qui peuvent tout à fait réussir dans une profession, s'insérer dans la société, travailler, voire créer leur entreprise, même si leurs difficultés sont énormes.
Dommage toutefois que le texte n'ait pas été relu.
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