Excellent roman policier qui réunit avec originalité deux grands pionniers de l'inconscient, Freud et Jung, à l'occasion d'un meurtre particulièrement obscur qui risque de saper les fondements même du mouvement psychanalytique.
En effet, en 1911, dans le Paris bien turbulent de la Belle Epoque, missionné par Sigmund Freud en personne pour enquêter sur la mort mystérieuse d'un confrère, le docteur du Barrail se lance dans une aventure où la vérité se cache loin en deçà des choses.
Epaulé par Max Engel, un drôle de détective marxiste, et le sémillant psychiatre suisse Carl Jung, le jeune homme interroge les faits et sonde les esprits. Mais il ne peut s'empêcher de soigner aussi les âmes ! Mais, contre toute attente, le propre passé de du Barrail refait alors surface ...
Clin d'oeil à la psychanalyse et à ses dérives, le roman relève la tendance quasi-névrotique du maître Viennois à tout ramener a la sexualité, ce qui lui a valu quelques volées de bois vert de certains ardents Freudiens alors que, de toute évidence, l'intention affichée de l'auteur n'est pas d'attaquer le maître respecté mais de mettre en avant le trop méconnu Jung, fils spirituel de Freud qui ose une approche plus nuancée des troubles de l'âme.
Bref, Le détective de Freud est un roman policier intelligent et bien documenté, rythmé et lisible par tous. On se souviendra également longtemps de quelques beaux personnages comme du Barrail et la Dame en vert.